Cambriolage du Louvre : des milliers de diamants et des centaines de perles disparus
Depuis le 19 octobre dernier, le monde de l'art et les services de police sont en ébullition. Ce qui s'apparentait à un scénario de film s'est révélé être une opération d'une précision chirurgicale, exécutée au cœur même de la capitale. Alors que l'enquête de la Brigade de Répression du Banditisme (BRB) avance à grands pas, de nouveaux éléments permettent de comprendre la mécanique de ce vol audacieux.
Une razzia chronométrée à la seconde près
Les détails de l'opération, confirmés par les récentes révélations sur le casse du Louvre rapportées par BFMTV, donnent le vertige par leur efficacité. Il n'aura fallu que quatre minutes au commando pour s'emparer d'un trésor national. Tout commence par une logistique implacable, vraisemblablement pensée depuis la Seine-Saint-Denis. Les malfaiteurs, équipés d'une disqueuse, ont forcé une fenêtre de la célèbre galerie d'Apollon après avoir accédé à la façade à l'aide d'un camion-nacelle.
Une fois à l'intérieur, la rapidité d'exécution est totale. Les voleurs font main basse sur un butin colossal : 8 482 diamants, 35 émeraudes, 34 saphirs et 212 perles, "qui ornaient les huit bijoux qu'ils sont parvenus à récupérer", indique BFMTV. La valeur marchande de ces pièces historiques est estimée à 88 millions d'euros, un chiffre qui classe ce vol parmi les plus importants de l'histoire récente en France. La fuite est tout aussi spectaculaire : les deux hommes présents dans la galerie rejoignent deux complices sur le quai François-Mitterrand, abandonnant le camion et une tentative d'incendie ratée pour s'évanouir dans la nature à bord de deux scooters.
Les traces biologiques parlent
Si le vol fut éclair, la police scientifique a su exploiter les infimes erreurs laissées par les malfaiteurs. C'est grâce aux ADN retrouvés sur les suspects du vol au Louvre et sur le matériel abandonné que les enquêteurs ont pu identifier les protagonistes. Le premier profil isolé est celui d'Abdoulaye N., alias XH1. Cet homme de 39 ans a laissé des traces génétiques compromettantes sur une vitrine fracturée ainsi que sur un casque resté sur les lieux.
La piste s'est ensuite dirigée vers Pantin, où l'un des scooters utilisés pour la fuite a été découvert. L'analyse a permis d'identifier Ayed G., surnommé XH2. Ce dernier a été interpellé in extremis alors qu'il s'apprêtait à prendre un vol aller simple pour l'Algérie. Ces arrestations ont permis de clarifier le rôle d'Abdoulaye N. et Ayed G. dans le casse du Louvre, le premier ayant d'ailleurs reconnu être entré dans le musée.
"Selon nos informations, lui aussi a d'abord nié son implication avant d'avouer être bien monté dans la galerie. Mais il expliquait aussi que les bijoux lui avaient été arrachés dès la descente de la nacelle. Interrogé sur d'éventuels commanditaires, il expliquait avoir été recruté par un mystérieux homme se faisant appeler "LASER"", révèle BFMTV.
Au total, quatre suspects ont été mis en examen pour vol en bande organisée et placés en détention provisoire, permettant de comprendre peu à peu qui sont les suspects du cambriolage du Louvre et leur mode opératoire.
Le sort incertain des joyaux
Malgré les avancées significatives de l'enquête et l'incarcération des auteurs présumés, une ombre majeure plane sur le dossier : le butin reste introuvable. Les enquêteurs et les conservateurs du musée partagent la même angoisse, se demandant que sont devenus les bijoux volés au Louvre depuis ces deux longs mois.
L'hypothèse privilégiée par les services de police est celle d'un démantèlement rapide. Ces pièces historiques étant invendables en l'état sur le marché officiel, le risque est immense qu'elles aient été démontées pour en extraire les pierres précieuses. Une fois les diamants, saphirs et émeraudes dessertis et potentiellement retaillés, ils deviennent quasiment intraçables sur le marché mondial.