Cambriolage du Louvre : après une nouvelle mise en examen, la complicité des suspects se précise

Les bijoux volés dans une vitrine de la galerie Apollon du musée du Louvre, malgré les sept interpellations réalisées par les forces de l'ordre depuis le dimanche 19 octobre, date du "casse du siècle", n'ont toujours pas été retrouvés. Mais le dénouement pourrait être proche. Parmi les deux nouveaux suspects appréhendés mercredi, l'un est en effet bien connu de la justice, notamment pour avoir été complice de l'un de ceux déjà incarcéré.

Deux suspects déjà condamnés dans la même affaire

Dimanche 2 novembre, la procureure de Paris Laure Beccuau était invitée sur France Info pour faire le point sur l'avancée de l'enquête. On a appris que parmi les deux personnes interpelées mercredi 29 octobre, un homme de 37 ans et sa compagne de 38 ans, le premier soupçonné (son ADN a été prélevé dans la nacelle du monte-charge, comme celui de sa compagne qui pourrait être un ADN "de transfert" ) d'avoir fait partie du commando de quatre individus auteurs du casse. 

Le couple "qui a des enfants ensemble" a nié toute participation en garde à vue. Mais comme le révèle la magistrate, l'homme connaissait bien l'un deux premiers suspects arrêtés dans la semaine qui a suivi le cambriolage : en effet, les deux hommes ont "été impliqués dans une même affaire de vol pour laquelle ils ont été condamnés en 2015 à Paris." 

Un casier long comme le bras, mais pas de crime organisé

Cet homme de 37 ans a en effet un lourd passif judiciaire. Laure Beccuau : il "était déjà connu des services de police" via "un casier judiciaire qui porte mention de 11 condamnations, dont une dizaine pour des vols aggravés" et des "délinquances routières". La procureure évoque une "délinquance polymorphe, mais que l'on n'associe pas au spectre de la criminalité organisée." Mais elle a ajouté "aujourd'hui, on a des profils pas très connus en criminalité organisée qui montent assez vite sur des faits extrêmement graves."

Son ancien complice, celui qui allait s'envoler pour l'Algérie, présente également un beau C.V, avec "une quinzaine de condamnations dont deux pour vols aggravé." Dont celle qui permis d'établir la relation entre les deux hommes. Cependant, Laure Beccuau précise que "ce sont des profils de personnes de proximité" puisqu'ils viennent tous deux de Seine-Saint-Denis.

Trois personnes remises en liberté, quatre mises en examen

Sur les sept personnes interpellées depuis 10 jours, trois ont été remises en liberté, quatre mises en examen. Mais, "en l'état du dossier", les enquêteurs ne peuvent pas démontrer formellement démontrer "l'existence d'une complicité" lors du cambriolage du musée. Laurent Nunez, ministre de l'Intérieur, a lui déclaré au Parisien : "Il y a quatre auteurs, il en reste au moins un à retrouver, plus sans doute le ou les commanditaires, ainsi que les bijoux. C’est la grande préoccupation."

Les bijoux bientôt retrouvés ?

Laurent Nunez s'est lui dit confiant concernant la récupération des bijoux volés. Il a évoqué plusieurs hypothèses, "y compris qu'ils soient déjà écoulés à l'étranger." Laure Beccuau a elle révélé que les perquisitions chez les différents interpellés n'avaient pas permis de les retrouver. Comme la rumeur circule depuis le début, elle a aussi avancé l'idée que les bijoux soient "une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu de la criminalité organisée", en tant que "monnaie d'échange". Et affirmé que tous les marchés parallèles étaient sous surveillance.