“Ouvre pas la porte ou ça finira mal pour toi” : le quotidien sous tension de Mohamed Amra en détention

Un transfert sous très haute surveillance. Le 24 juillet 2025, après un passage temporaire à la prison de Condé-sur-Sarthe, Mohamed Amra a été déplacé sous escorte maximale. L'opération a été menée par hélicoptère pour rejoindre le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), l'un des plus sécurisés du pays. Ce transfert fait suite à son arrestation en Roumanie le 22 février 2025 et à sa mise en examen, notamment pour meurtres en bande organisée, trois jours plus tard.

Il n'a pas été placé dans un quartier de haute sécurité (QHS) classique, mais dans la toute nouvelle structure voulue par le ministère de la Justice : le QLCO, pour "Quartier ultra-sécurisé de lutte contre la criminalité organisée". L'objectif affiché est d'y regrouper les "100 plus gros narcotrafiquants de France" pour les isoler totalement de leurs réseaux et empêcher qu'ils ne continuent à gérer leurs affaires depuis leur cellule, comme Mohamed Amra est soupçonné de l'avoir fait avant son évasion.

Un régime d'isolement pour un profil hors norme

Avec déjà 15 condamnations à son actif avant l'attaque d'Incarville, le profil de Mohamed Amra est jugé particulièrement préoccupant. Les enquêteurs s'intéressent de près à ses liens avec la pègre, notamment avec le clan marseillais de la "Black Mafia Family". Le parquet de Paris avait d'ailleurs souligné que "dans son environnement, il y a effectivement un certain nombre de personnes qui peuvent appartenir à la Black Mafia Family". 

Face à ce profil, les conditions de détention de Mohamed Amra au sein du QLCO sont drastiques. Il est confiné dans sa cellule 23 heures sur 24, sans aucune activité collective ni possibilité de travailler. Ce régime d'isolement au QLCO pour "la Mouche" vise à couper toute communication non surveillée. Les visites familiales se déroulent dans des parloirs équipés de téléphones séparés par une vitre blindée, évitant tout contact physique et la nécessité de fouilles corporelles intégrales, désormais remplacées par des scanners de haute technologie.

Neutraliser les menaces et les risques d'extraction

L'enjeu est d'éviter les évasions de détenus dangereux, mais aussi de gérer leur comportement en détention. Mohamed Amra est connu de l'administration pénitentiaire pour ses provocations et ses tentatives de déstabilisation. Il avait déjà été sanctionné pour avoir tenté de scier les barreaux de sa cellule par le passé. Plus récemment, en novembre 2025, il a été placé au quartier disciplinaire après avoir menacé un surveillant, lui lançant : "Ouvre pas la porte ou ça finira mal pour toi", comme le rapporte Le Parisien. 

Cette incarcération sous très haute sécurité a également un impact direct sur les procédures judiciaires le concernant. Après la polémique sur le coût et les risques liés à son transfert en hélicoptère pour sa première comparution, une nouvelle doctrine s'applique. Pour minimiser les déplacements, considérés comme des moments de vulnérabilité maximale, l'usage de la visioconférence pour les extractions judiciaires est désormais privilégié pour toutes ses auditions. Une mesure destinée à le maintenir hermétiquement coupé du monde extérieur.