Mohamed Amra : qu'aura t-il droit de faire en prison ?

Aux alentours de deux heures du matin, dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 février, Mohamed Amra a été transféré par hélicoptère et déposé directement dans la cour de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne). Arrêté en Roumanie après une longue cavale, l'ancien fugitif est désormais incarcéré dans l'établissement pénitentiaire le plus sécurisé de Franc e.

Son arrivée dans la prison s’est faite dans la plus grande discrétion. Pour des raisons de sécurité, son transfert a été tenu secret jusqu'au lendemain de son incarcération. “Nous sommes habitués à accueillir des profils de ce type, mais l'organisation n'en reste pas moins complexe”, explique David Rameau, dans les colonnes du Parisien.

L'isolement a été choisi dès son arrivée, sans passer par le quartier arrivant. Ce traitement réservé aux détenus les plus sensibles vise à éviter tout contact avec les autres prisonniers.

Mohamed Amra : q u'a t-il le droit de faire en prison ?

Mohamed Amra fait l’objet d’une détention adaptée, avec une surveillance 24h/24. Chaque déplacement est encadré et chaque sortie de cellule est accompagnée d’une fouille. “Il bénéficie de deux heures de communication hebdomadaires, entièrement écoutées et contrôlées”, souligne le surveillant.

De plus, l’architecture même de la prison rend les évasions et les communications illégales très complexes. “Nous disposons d’un matériel spécifique qui bloque les communications avec l’extérieur”, précise David Rameau. Aucun portable ne circule et les parloirs sont filtrés minutieusement.

"C’est quelqu’un qui sera peut-être en prison à perpétuité"

L’incarcération de Mohamed Amra pourrait s’inscrire sur une longue durée, avec un régime strict maintenu pour assurer la sécurité. “Certains détenus demandent un transfert car ils ne supportent pas ces contraintes. D'autres finissent par s'y adapter, trouvant une certaine structure”, indique le surveillant.

L’accueil de ce type de détenus n’est pas une exception pour la prison de Condé-sur-Sarthe. La prison gère déjà de nombreux profils sensibles, y compris des personnes radicalisées. “Avec l’augmentation du nombre de narcotrafiquants de haut niveau, des moyens humains supplémentaires seront nécessaires”, confie David Rameau.

Pour rappel, Mohamed Amra a été mis en examen pour "meurtres", "tentative de meurtres", "évasion", "vol et recel de vol". “Au vu de sa médiatisation et des actes commis, son régime va être strict. Mais il faut aussi garder en tête que c’est quelqu’un qui sera peut-être en prison à perpétuité, et dont il faudra gérer la détention sur un temps long”, prévient David Rameau.