MaPrimeRénov’ suspendue en 2026 : 3 aides qui peuvent encore financer vos travaux

Publié par Suruthi Srikumar
le 24/12/2025
MaPrimeRénov’ suspendue en 2026 : 3 aides qui peuvent encore financer vos travaux
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Suite à la non-adoption du budget 2026, le ministre du Logement a confirmé la suspension du guichet MaPrimeRénov’ au 1er janvier, obligeant les propriétaires à se tourner vers des alternatives comme les CEE ou l'Éco-PTZ pour maintenir leurs projets.
 

C'est un coup d'arrêt brutal pour le secteur du bâtiment et les ménages engagés dans la transition énergétique. Faute de loi de finances votée à temps, l'incertitude planait depuis plusieurs jours sur le maintien des subventions publiques. Le couperet est tombé : le guichet de l'aide phare de l'État fermera ses portes dès le début de l'année, laissant des milliers de dossiers en suspens. Planet fait le point sur cette situation inédite et les leviers qui subsistent.

Un gel budgétaire confirmé par le gouvernement

Le verdict est sans appel. Interrogé sur France 3 le 21 décembre 2025, le ministre du Logement, Vincent Jeanbrun, a résumé la situation par une formule lapidaire : "Pas de budget, pas de guichet". Cette décision fait suite à l'échec de la commission mixte paritaire et à l'activation d'une "loi spéciale" pour assurer la continuité des services de l'État. Concrètement, la suspension de MaPrimeRénov’ au 1er janvier 2026 concerne toutes les nouvelles demandes, qu'il s'agisse de gestes simples ou de rénovations globales.

Si vous aviez un dossier en cours, la situation est différente. Les demandes validées avant le 31 décembre 2025 seront honorées, les droits étant considérés comme ouverts. Actuellement, près de 80 000 dossiers sont en cours d'instruction et seront traités "dans la limite des crédits disponibles", précise Orange Actu. Pour les autres, le guichet restera clos tant qu'un nouveau budget ne sera pas voté, ce qui pourrait repousser toute réouverture au premier trimestre 2026.

La mécanique comptable qui bloque les fonds

Ce blocage n'est pas une décision politique volontaire de suppression, mais une contrainte légale. En l'absence de budget, l'État fonctionne sous le régime de la « loi spéciale », qui permet uniquement de payer les dépenses de fonctionnement essentielles et les dépenses contractuelles. Or, les subventions comme MaPrimeRénov’ sont classées comme des dépenses d'intervention non contractuelles. Les conséquences de la loi spéciale sur les subventions 2026 sont donc mécaniques : l'État n'a juridiquement pas le droit d'engager de nouvelles dépenses d'investissement.

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C'est un coup dur pour la stratégie de rénovation d'ampleur, qui visait pourtant à éradiquer les passoires thermiques (classées F ou G). Le gouvernement souhaitait réorienter le dispositif vers ces chantiers lourds, mais cette ambition se heurte désormais à la réalité comptable. Même si l'objectif politique demeure, le financement public est, pour l'heure, à l'arrêt.

Les Certificats d'Économies d'Énergie en forte hausse

Heureusement, tout n'est pas perdu pour les propriétaires. Il est encore possible de financer les travaux sans MaPrimeRénov’ grâce à des dispositifs qui ne dépendent pas des caisses de l'État. Le premier levier est celui des Certificats d'Économies d'Énergie (CEE), financés par les fournisseurs d'énergie (EDF, Engie, TotalEnergies...). Ces primes privées ne sont pas impactées par le blocage budgétaire.

Mieux encore, une augmentation des aides CEE à partir de 2026 est programmée avec l'entrée en vigueur de la 6e période du dispositif (P6). L'obligation globale des énergéticiens a été revue à la hausse de 27 %, ce qui devrait injecter plus de 8 milliards d'euros sur le marché, souligne HomeServe. C'est une opportunité à saisir immédiatement pour amortir le coût de vos factures.

L'Éco-PTZ maintenu pour la trésorerie

L'autre pilier qui reste solide est l'Éco-prêt à taux zéro. Ce dispositif bancaire a été prolongé et les conditions d'éligibilité de l'Éco-PTZ jusqu'à 2027 restent inchangées. Contrairement à une prime, il s'agit d'un prêt, mais il permet d'emprunter sans intérêts pour financer le reste à charge, souvent lourd pour les ménages.

Le montant de ce prêt peut atteindre 50 000 euros pour une rénovation performante, rappelle l'ANIL. Accessible sans condition de ressources, il constitue, avec les CEE, l'un des principaux dispositifs de rénovation énergétique maintenus en 2026. Pour les ménages modestes, il est également conseillé de se renseigner auprès des collectivités locales (régions, départements), certaines proposant des aides complémentaires indépendantes du budget national.

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