MaPrimeRénov’ : ces travaux pour lesquels vous ne pourrez plus déposer de dossier cet été

L’annonce est désormais officielle : MaPrimeRénov’, la principale aide publique à la rénovation énergétique des logements, va être partiellement suspendue cet été. Le gouvernement a confirmé le gel temporaire des dépôts de dossiers pour les rénovations globales individuelles ainsi que les travaux d’isolation ou de changement de système de chauffage réalisés de manière isolée. Cette mesure exclut toutefois les projets portés par les copropriétés, qui pourront continuer à déposer leurs demandes.
Ce coup d’arrêt, prévu entre juillet et fin septembre 2025, n’est pas sans conséquence pour les ménages qui comptaient entamer des travaux cet été. Le ministère du Logement précisera mi-juin la date exacte à partir de laquelle les dépôts seront bloqués, mais il assure que les dossiers déposés avant cette échéance seront instruits et payés “dans les meilleurs délais”, à condition qu’ils ne soient pas frauduleux.
Une aide victime de son succès et des fraudeurs
Avec un budget de 3,6 milliards d’euros pour 2025, MaPrimeRénov’ connaît une affluence sans précédent. Au premier trimestre, le nombre de logements rénovés avec plusieurs gestes a triplé, illustrant l’efficacité et l’attractivité du dispositif. Mais ce succès a un revers : des délais d’instruction en hausse et une explosion des fraudes.
Selon le ministère de l’Économie, 12 % des dossiers examinés sont jugés “suspicieux”, soit 16 000 cas potentiels de fraude. Une situation que Valérie Létard, ministre du Logement, juge intenable. Elle entend appliquer dès cet été les outils issus de la proposition de loi Cazenave, en cours de validation par le Conseil constitutionnel. Cette loi vise à renforcer les contrôles en amont des aides publiques, pour limiter les abus tout en permettant une meilleure gestion de l’afflux de demandes.
La suspension ne sera pas définitive
Mardi encore, le ministère du Logement affirmait qu’”aucune décision n’avait été prise” concernant la fermeture du guichet MaPrimeRénov’. Mais dès le lendemain, Éric Lombard, ministre de l’Économie, a tranché devant le Sénat : “Il y a à la fois un encombrement en ce moment et un excès des fraudes (...) d’où la suspension”.
Il a toutefois précisé que cette mesure n’est ni un désengagement du gouvernement ni un problème budgétaire : “On a prévu 3,6 milliards au budget, et on a dépensé 1,3 milliard”. La suspension vise avant tout à soulager les services saturés et à endiguer les dérives, en attendant de “rétablir un fonctionnement normal avant la fin de l’année”.
Le ministère se veut rassurant : un retour à la normale est envisagé d’ici septembre, et l’objectif reste de permettre aux ménages de poursuivre la transition énergétique sans être freinés durablement. En attendant, mieux vaut anticiper ou reporter ses travaux en fonction des prochaines annonces, attendues à la mi-juin.