PLFSS 2026 : qui sont les gagnants et les perdants ?

Publié par Elise Laurent
le 11/12/2025
Budget
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Adopté par l'Assemblée nationale, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 apporte son lot de bouleversements, entre gel de la réforme des retraites et nouvelles taxes.
 

L'adoption du texte ce mardi 9 décembre marque un tournant pour vos finances et vos droits sociaux. Après des débats houleux, les députés ont validé le budget de la Sécu, un texte de compromis destiné à réduire le déficit tout en lâchant du lest sur certains sujets explosifs. Mais le travail n’est pas terminé. 

Si cette “nouvelle lecture” à l’Assemblée nationale aboutit, le texte passe alors entre les mains des sénateurs, qui l’examineront ce mercredi en commission, puis vendredi dans l’hémicycle. Il reviendra ensuite, éventuellement modifié, devant l’Assemblée nationale. Des concessions sur les retraites aux nouvelles ponctions sur l'épargne, voici les sept mesures qui pourraient modifier votre quotidien.

Retraite, maladie, famille : 4 mesures sociales pour votre quotidien

Le texte comporte plusieurs volets sociaux qui pourraient transformer le quotidien de nombreux Français, en particulier les seniors et les jeunes parents. La mesure la plus marquante concerne les futurs retraités : la réforme des retraites de 2023 est suspendue jusqu’au 1ᵉʳ janvier 2028. Cette décision modifie l’âge de départ pour les générations nées entre 1964 et 1968, qui bénéficieront d’un trimestre de moins d’âge légal et de cotisation. Par exemple, une personne née en 1964 pourra désormais partir à la retraite à 62 ans et 9 mois, au lieu de 63 ans. L’UNSA Retraités s’est félicitée de ce moratoire, y voyant une bouffée d’oxygène pour de nombreux seniors.

Le texte prévoit également un soutien accru aux jeunes parents. Dès 2026, un nouveau congé de naissance indemnisé sera mis en place afin de favoriser la natalité. Chaque parent pourra prendre un ou deux mois supplémentaires après la naissance de l’enfant. Ce congé sera rémunéré à hauteur de 70 % du salaire net le premier mois, puis 60 % le second, ce qui constitue une avancée notable par rapport au congé parental classique, souvent jugé insuffisamment indemnisé.

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En matière de santé, le gouvernement durcit les règles concernant les arrêts de travail. La durée maximale d’un premier arrêt sera désormais limitée à un mois. Toute prolongation nécessitera une justification médicale renforcée, pouvant permettre un renouvellement allant jusqu’à deux mois supplémentaires. L’objectif affiché est de mieux encadrer les prescriptions et de lutter contre les abus.

Par ailleurs, les prestations sociales continueront d’être revalorisées en fonction de l’inflation. Le gel initialement envisagé a été abandonné, ce qui garantit le maintien du pouvoir d’achat pour les bénéficiaires des pensions et des allocations chômage en 2026.

Épargne et santé : 3 nouvelles dépenses à anticiper

Si ces mesures sociales apportent certains avantages, d’autres dispositions financières risquent de peser davantage sur les ménages. Pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, l’État instaure une surtaxe exceptionnelle de 2,05 % sur les cotisations des complémentaires santé, avec l’objectif de récolter environ un milliard d’euros. Bien que le gouvernement demande aux assureurs de ne pas répercuter cette taxe sur les adhérents, la Mutualité Française alerte déjà sur un risque réel d’augmentation des cotisations en 2026, ce qui pourrait se traduire par une hausse du prix des mutuelles.

Les épargnants seront également concernés par une hausse de la CSG sur les revenus du capital. Le taux passe de 9,2 % à 10,6 %, ce qui impactera les dividendes, les plus-values mobilières et les intérêts des comptes-titres ou des livrets fiscalisés. En revanche, l’assurance-vie, les revenus issus de l’immobilier et les PEL ne seront pas concernés par cette augmentation.

Enfin, le champ d’application des franchises médicales s’étend. Même si leur doublement a été abandonné, ces franchises s’appliqueront désormais aussi aux soins dentaires et à certains dispositifs médicaux, y compris lorsque le patient bénéficie du tiers payant. Cette évolution pourrait entraîner une légère hausse du reste à charge pour de nombreux assurés.

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