PLFSS 2026 : gel de la CSG et taxe mutuelles, ce qui change pour votre retraite et votre complémentaire santé

Publié par Elise Laurent
le 21/11/2025
Sénat
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Le Sénat, dominé par la droite et le centre, a rétabli deux mesures fiscales marquantes dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. Après leur rejet par l’Assemblée nationale, le gel du barème de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) et une taxe exceptionnelle sur les mutuelles reviennent sur le devant de la scène. Ces décisions, visant à combler un déficit abyssal, pourraient avoir un impact direct sur le portefeuille de millions de Français. Planet fait le point.
 

Un vote pour rétablir deux mesures fiscales majeures. Lors de l’examen du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la chambre haute a réintroduit deux articles au cœur des débats. Le premier volet concerne le gel du barème de la CSG sur les revenus de remplacement en 2026. Concrètement, cela signifie que les seuils de revenus servant au calcul de cette contribution ne seront pas revalorisés en fonction de l’inflation. Cette mesure touche principalement les bénéficiaires de pensions de retraite, d'allocations chômage et de pensions d'invalidité.

La seconde mesure est l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les organismes de complémentaires santé pour la seule année 2026. Comme le rapporte Le Parisien, ces deux dispositions avaient été initialement supprimées ou rejetées par les députés. Le calendrier parlementaire prévoit la poursuite de l’examen jusqu’au 25 novembre, avant un vote solennel sur l’ensemble du texte le 26 novembre 2025.

Quel impact sur vos finances et celles de la Sécu ?

L'objectif affiché par le Sénat est de réduire drastiquement le déficit de la Sécurité sociale en 2026 après son vote, le faisant passer de 24 milliards d'euros à 15,1 milliards. Pour y parvenir, le gel de la CSG devrait rapporter environ 300 millions d'euros à l'État, selon les estimations de L'Express. La conséquence pour le contribuable est mécanique : sans indexation des seuils, une simple revalorisation de pension peut faire basculer un retraité dans une tranche de CSG supérieure. D’après un exemple chiffré par Le Parisien, un retraité percevant 2 700 euros brut par mois pourrait voir son prélèvement augmenter de 46 euros supplémentaires par mois. L'impact du gel de la CSG sur la retraite en 2026 est donc direct.

De son côté, la taxe complémentaire santé, d'un montant d'un milliard d'euros, vise à renflouer la branche santé. Toutefois, ce prélèvement fait peser un risque important : celui d’une répercussion sur les cotisations des assurés. Les organismes pourraient décider de compenser cette nouvelle charge, ce qui laisse craindre une augmentation des tarifs de votre mutuelle.

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Un parcours législatif encore incertain

Assumant une décision difficile, la rapporteure générale Élisabeth Doineau a déclaré : "Ce n'est pas un choix qui nous fait plaisir, mais nous l'assumons avec courage". Une position partagée par le gouvernement sur une partie du texte. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a qualifié le gel de la CSG de mesure "nécessaire pour revenir à une équation économique supportable pour le budget", rapporte le site Regards Protestants.

Le chemin législatif est cependant loin d’être terminé. Après le vote au Sénat, le texte retournera à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture. En cas de désaccord persistant entre les deux chambres, une Commission mixte paritaire (CMP) tentera de trouver un compromis. Si aucun accord n'est trouvé, ce sont les députés qui auront le dernier mot sur les conséquences du PLFSS 2026 pour les chômeurs et les retraités.

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