Maintien à domicile ou Ehpad : quelle est la solution la moins chère pour bien vieillir en France ?
C’est un rêve partagé par une immense majorité de seniors : pouvoir rester dans son propre logement le plus longtemps possible. Pourtant, cette aspiration légitime se heurte de plus en plus à une réalité financière brutale. Loin d’être une solution systématiquement économique, le maintien à domicile représente une charge de plus en plus lourde pour les retraités et leurs familles. Selon le 6e baromètre Retraite.com/Silver Alliance, le coût mensuel du maintien à domicile d'une personne âgée s'élève en moyenne à 1 291 euros dès 65 ans. Une somme conséquente, qui vient souvent grever une pension de retraite moyenne.
Le maintien à domicile est-il vraiment moins cher qu'un Ehpad ?
Sur le papier, la comparaison semble encore favorable au domicile. D'après la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), le prix médian d'une place en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) atteignait 2 310 euros par mois en 2023. L'écart paraît donc significatif.
Oui, vous avez bien lu : "paraît". Car cette moyenne cache une réalité bien plus complexe, directement liée à l'avancée en âge et à la perte d'autonomie. La comparaison entre le prix d'un Ehpad et le domicile révèle une surprise de taille : passé 85 ans, la tendance s'inverse presque. Le budget moyen pour un senior de plus de 85 ans à domicile grimpe en flèche pour atteindre 2 216 euros par mois. L'écart avec une place en institution devient alors quasi inexistant.
Pourquoi cette dépense a-t-elle autant augmenté ?
Cette inflation spectaculaire ne doit rien au hasard. Entre 2020 et 2025, le budget pour bien vieillir chez soi a bondi de 25%, une hausse bien supérieure à l'inflation générale. L'évolution des tarifs des services à la personne depuis 2020 explique en grande partie cette flambée. Si les dépenses pour un senior de 65 à 75 ans se limitent à environ 704 euros, elles sont multipliées par trois après 85 ans.
Le principal poste de dépense devient alors l'aide humaine : services d'accompagnement, aide-ménagère ou encore garde de nuit. À cela s'ajoutent des coûts fixes en forte hausse, comme les cotisations pour la mutuelle santé, et des investissements ponctuels mais très onéreux pour sécuriser le logement, comme le remplacement d'une baignoire par une douche adaptée.
Comment alléger la facture ?
Face à cette "facture salée", des solutions existent heureusement pour réduire le reste à charge. La première est l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA). Cette aide départementale, dont le montant est calculé selon le degré de dépendance (le GIR) et les ressources, est essentielle pour financer un plan d'aide à domicile.
Il est également possible de bénéficier d'un crédit d'impôt de 50% sur les dépenses engagées pour les services à la personne, dans la limite d'un plafond annuel. Pour les travaux plus lourds, il existe des aides financières pour l'adaptation du logement senior, notamment le dispositif Ma Prime Adapt'. L'anticipation reste la clé : faire évaluer son niveau de dépendance, comparer les devis des prestataires et des mutuelles, et se renseigner sur les contrats de prévoyance sont des réflexes à adopter pour maîtriser son budget.