Retraite : quelle revalorisation en cas de dégel en janvier 2026 ?

Publié par Suruthi Srikumar
le 07/11/2025
Retraite : quelle revalorisation en cas de dégel en 2026 ?
Istock
Le gouvernement Lecornu prévoyait de geler les pensions de base en 2026, puis de les sous-indexer. Mais le Premier ministre se dit désormais ouvert à un "dégel". Si les pensions étaient réindexées, de combien augmenteraient-elles ?
 

C’est un revirement qui pourrait avoir un impact direct sur le portefeuille de millions de retraités. Initialement, le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, dont l'examen a débuté le 4 novembre à l'Assemblée nationale, prévoyait un gel total des pensions de base (Cnav, Carsat) afin de réaliser des économies. Face à la pression politique et sociale, l’exécutif a changé de cap. 

Un dégel surprise au cœur des débats budgétaires

Le texte initial du gouvernement était clair : aucune revalorisation pour les retraités en 2026. Mais le 31 octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a créé la surprise en se disant "favorable à regarder l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite de notre pays", rapporte MoneyVox. Sur la table, une potentielle hausse qui s’élèverait à 1%. Le PLFSS 2026 et le débat sur la revalorisation de la pension animent vivement les discussions parlementaires.

Cette possible ouverture ne concerne cependant que les pensions de base. Comme le rapporte Moneyvox, il est essentiel de ne pas tout confondre : le gel de la retraite complémentaire Agirc-Arrco, décidé au 1er novembre 2025 faute d’accord entre les partenaires sociaux, reste quant à lui d’actualité. Seuls les montants versés par la Cnav ou les Carsat seraient donc concernés par ce dégel des pensions de base en janvier 2026.

Entre économies budgétaires et pouvoir d'achat

Le gel initial visait un objectif précis : générer une économie de 3,6 milliards d'euros afin de ramener le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d'euros en 2026. Pour justifier cette mesure, le gouvernement soulignait que les retraités "ont vu leur taux d'épargne augmenter depuis 2022", selon les débats rapportés par Public Sénat. Maintenir un gel aurait toutefois provoqué une perte de pouvoir d'achat, puisque la revalorisation est normalement indexée sur l'inflation, estimée à 1% pour la période.

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Pour financer ce dégel, les députés de l'opposition ont proposé une solution, validée en commission : augmenter la Contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du patrimoine. Cette mesure permettrait de compenser le coût de la revalorisation sans creuser davantage le déficit, illustrant la principale conséquence du dégel sur le pouvoir d'achat des retraités : préserver un équilibre face à la hausse des prix.

Quel impact concret sur votre pension ?

Si cette hausse est votée, quel sera l’impact de la hausse de 1% sur la retraite ? Le gain resterait modeste, mais permettrait de limiter l’érosion due à l’inflation. D'après les simulations du site Moneyvox, un retraité touchant une pension de base nette de 1 400 euros par mois pourrait espérer un gain d'environ 13 euros mensuels. Pour une personne touchant une pension modeste, "à peine au-dessus du minimum vieillesse (Aspa)", la progression de 1% ne représenterait que 8 euros. La revalorisation, si elle est adoptée, prendrait effet au 1er janvier 2026, mais ne serait visible sur les comptes bancaires qu’en février 2026, le paiement se faisant à terme échu.

Toutefois, rien n'est encore gravé dans le marbre, la mesure dépendant du vote final à l'Assemblée nationale. La revalorisation des pensions de retraite 2026 pourrait aussi être suivie d’un effort dès 2027, avec une hausse limitée à 0,9 point en dessous de l'inflation.

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