Retraite, congé de naissance, revalorisations : ces mesures du budget de la Sécurité sociale 2026 qui pourraient vous avantager

Publié par Elise Laurent
le 10/12/2025
Budget 2026
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Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a été adopté par l'Assemblée nationale ce mardi, entérinant des changements majeurs comme la suspension de la réforme des retraites pour certaines générations et la création d'un congé de naissance mieux rémunéré.
 

C’est un soulagement pour l’exécutif et une étape cruciale pour le portefeuille des Français. Ce mardi 9 décembre 2025, l'Assemblée nationale a adopté l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Le scrutin a été serré, avec 247 voix pour et 234 contre, mais le gouvernement a réussi à faire passer son texte sans dégainer l'arme constitutionnelle du 49.3

Si ce vote constitue une victoire politique, le parcours législatif n'est pas terminé : le texte doit désormais être examiné par une Commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de trouver un compromis avec le Sénat, avant une lecture définitive. Cependant, la version adoptée par les députés intègre plusieurs amendements qui modifient considérablement la donne pour les assurés. Entre un assouplissement des règles de départ à la retraite et de nouveaux droits pour les familles, voici ce qui pourrait changer concrètement pour vous.

Une suspension de la réforme pour les générations 1964 à 1968

C'est la mesure la plus spectaculaire de ce budget. Les députés ont validé la suspension de la réforme des retraites pour les assurés nés entre 1964 et 1968. Concrètement, cette disposition gèle la montée en charge de l'âge légal et de la durée de cotisation qui avait été actée en 2023. Si la CMP valide ce point, cela signifie que l'âge de départ sera avancé d'un trimestre par rapport au calendrier initial.

Prenons un exemple précis pour illustrer l'âge de départ à la retraite de la génération 1964 dans le PLFSS 2026 : ces assurés pourraient partir à 62 ans et 9 mois au lieu de 63 ans, avec une durée de cotisation ramenée à 170 trimestres (contre 171 initialement). Cette "pause" dans la réforme offre un répit inattendu pour des millions de travailleurs proches de la fin de carrière.

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Par ailleurs, le texte contient des avancées spécifiques concernant les mesures du PLFSS 2026 pour les carrières longues. Les députés ont tenu à ce que les trimestres accordés au titre de l'éducation des enfants ou de l'adoption soient mieux pris en compte pour l'éligibilité aux départs anticipés, corrigeant ainsi une inéquité souvent décriée par les associations féministes et syndicales.

Un congé de naissance plus court mais mieux payé dès 2026

L'autre grand chantier de ce budget concerne les jeunes parents. L'Assemblée a entériné la création d'un nouveau congé de naissance en 2026, destiné à remplacer, à terme, le système actuel souvent jugé trop peu rémunérateur. Ce nouveau dispositif, voulu par le gouvernement et soutenu par la ministre de la Santé Stéphanie Rist, vise à permettre aux deux parents de s'arrêter de travailler pendant un ou deux mois après les congés maternité et paternité.

L'argument principal repose sur le niveau d'indemnisation. Contrairement à la prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE), qui plafonne autour de 448 euros, ce nouveau congé sera indemnisé à hauteur de 70% du salaire net le premier mois, puis 60% le second. Une comparaison entre le congé de naissance et le congé parental actuel montre clairement la volonté de l'État d'inciter les pères à prendre leur part, en limitant la perte de revenus du foyer. Si le calendrier est respecté, cette mesure entrera en vigueur dès le 1er janvier 2026, bien que le Sénat ait un temps envisagé un report.

Revalorisation des pensions et investissements de santé

Sur le front du pouvoir d'achat, les retraités peuvent souffler. L'Assemblée nationale a rejeté les amendements visant à geler les prestations, assurant ainsi la revalorisation des pensions de retraite de base en 2026. Celles-ci devraient donc suivre l'inflation au 1er janvier, préservant le niveau de vie des séniors face à la hausse des prix. 

Côté santé, les députés ont acté une hausse de l'Ondam pour l'assurance maladie en 2026 de 3%, portant les dépenses à 274,3 milliards d'euros, un effort jugé nécessaire pour soutenir l'hôpital public et la médecine de ville. Pour lutter contre les déserts médicaux, le texte rétablit également la création du réseau "France Santé". Ce dispositif prévoit notamment un forfait de 50 000 euros pour les structures labellisées (comme les maisons de santé) afin de faciliter l'accès aux soins dans les territoires sous-dotés. 

Attention toutefois, ce budget comporte une contrepartie financière qui pourrait peser sur les assurés : une taxe exceptionnelle d'un milliard d'euros sur les complémentaires santé a été votée. Comme le craignent plusieurs associations de consommateurs citées par Le Parisien, il est probable que cette taxe se répercute sur vos cotisations de mutuelle l'an prochain.

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