Michel Fourniret : la déconcertante attitude de l’ogre des Ardennes face aux enquêteursAFP
C'est son ancienne femme qui, de nouveau, propulse Michel Fourniret sur le devant de la scène. Monique Olivier, qui fut la complice du tueur en série vient de fragiliser son alibi dans l'affaire Estelle Mouzin.
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Michel Fourniret : un "pervers" qui torture les familles de victimes même après ses crimes

"C’est sa perversité : il joue avec les enquêteurs et la justice", assure Didier Seban, avocat de la famille Mouzin, aux micros de RTL. Il parle, évidemment, de Michel Fourniret. Le tueur en série est connu pour avoir été plusieurs fois condamné à la réclusion criminelle à perpétuité Il a été reconnu coupable de cinq meurtres et deux assassinats de femmes, mais aussi de jeunes filles en France comme en Belgique. 

Les récentes déclarations de son ancienne compagne et complice, Monique Olivier, fragilisent considérablement son alibi dans une nouvelle affaire, qui mobilise la justice depuis des années : la disparition d’Estelle Mouzin. "Il a dit depuis le départ ‘je n’avouerais que si les enquêteurs travaillent et m’apportent les éléments’", rappelle Me Seban, pour qui une telle attitude illustre clairement la volonté du tueur de s’amuser avec les autorités et les familles de victimes.

Et, de fait, ce n’est pas la première fois que Michel Fourniret se fait remarquer par qu’il nargue les forces de police et les familles. "Il est difficile de faire pire que ce que j’ai fait", n’hésitait-il pas à lâcher devant les parents de Céline Saison, l’une des femmes qu’il a violées et tuées, au tribunal. "Sans vergogne", expliquait Libération à l’époque, en 2008. Le quotidien titrait sur le silence et l’insolence du forestier des Ardennes.

Quand il avoue, Michel Fourniret ne le fait pas à moitié : il va jusqu’à choquer les policiers. "C’est impressionnant de voir Michel Fourniret avouer comme un robot, mécanique, comme on parle d’un démarreur de voiture", expliquait à la barre Daniel Bourgard, commandant de la PJ de Reims. Le tueur, assurait le procureur "prend du plaisir à revivre les horreurs qu’il a commises".

Même aujourd’hui Michel Fourniret se joue encore des enquêteurs et des familles de victimes

Le désir de Michel Fourniret de se jouer des familles et des enquêteurs va plus loin. "Moi je l’avais interrogé en présence d’un juge d’instruction et il m’avait dit ‘c’est ma signature, mais ce n’est pas moi’", se rappelait en février 2018 Me Seban. En pleine affaire Lelandais, Michel Fourniret avoue les meurtres de deux jeunes femmes, perpétrés dans les années 1990 : il s’agit de Joanna Parrish et de Marie-Angèle Domece.

"C’était une manière pour Michel Fourniret de se moquer du monde. Je crois que là il a vieilli et il veut peut-être reprendre la main. On ne parle plus beaucoup de lui, donc je crois que c’est une nouvelle forme de perversion de sa part. Il n’arrête pas de dire d’ailleurs dans ses auditions qu’il est très orgueilleux, je crois que l’orgueil l’amène à reconnaître les choses au moment où il le veut", analyse l’avocat aux micros de BFMTV. Une façon, estime Stéphane Bourgoin, spécialiste des tueurs en série qui s’exprime chez Le QG, de ramener la lumière à lui quand tous les regards sont tournés sur Nordahl Lelandais.

Michel Fourniret condamné à la perpétuité pour l’assassinat de Farida Hammiche

Cadavérique à l’occasion de sa dernière apparition publique, lors de son procès pour l’assassinat de Farida Hammiche en 1988, Michel Fourniret n’avait pourtant pas changé, pointe L’Express

"Il parle par énigmes, use de périphrases alambiquées, provoque, hurle parfois avant de se calmer tout aussi vite. Et continue de narguer les parties civiles", écrit l’hebdomadaire qui se souvient de sa sortie à l’intention de Me Bancarel, qui souhaitait savoir où la dépouille de Farida Hammiche a été abandonnée. "Laissez-moi une carte (de visite) !", a-t-il lancé à l’avocat. Il a, une fois de plus, été condamné à la perpétuité.