Présidentielle 2027 : trois figures politiques qui pourraient remplacer Édouard Philippe
Longtemps perçu comme le successeur naturel, l'ancien Premier ministre voit son horizon s'assombrir. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : son capital sympathie s'effrite, passant sous la barre des 40 % dans certains baromètres récents. Ce phénomène rappelle à certains observateurs le "syndrome Alain Juppé", cette difficulté à transformer une popularité d'image en adhésion politique concrète. Alors que le Rassemblement National domine les intentions de vote quel que soit l'adversaire, ce vide crée un appel d'air pour de nouvelles ambitions. Mais qui sont ceux qui attendent leur heure ?
Sébastien Lecornu peut-il créer la surprise ?
C'est la montée en puissance que peu avaient vu venir. Le ministre des Armées cultive une image de sérieux, loin des polémiques stériles et du bruit médiatique. Cette discrétion paie : sa cote de popularité grimpe, atteignant 29 % d'opinions favorables dans les baromètres de fin 2025. Son atout majeur réside dans sa capacité à rassurer ; il séduit au-delà de son camp, grignotant des points tant chez les déçus du socialisme que chez les conservateurs.
Il incarne aujourd'hui l'une des figures politiques pour remplacer Édouard Philippe en 2027 les plus crédibles sur le plan technique. En concurrençant directement le maire du Havre sur le flanc droit de la majorité, il se positionne comme un recours "techno" capable de rassembler sans cliver.
Gabriel Attal est-il le véritable héritier ?
Il est omniprésent, mais son ambition pour 2027 reste une guerre de mouvement subtile. Testé régulièrement comme candidat du camp présidentiel, l'ancien Premier ministre talonne désormais son prédécesseur havrais, oscillant autour de 19 % d'intentions. Sa stratégie est celle de l'émancipation : incarner l'héritage tout en promettant une rupture de style.
Dans le match à distance opposant Sébastien Lecornu ou Gabriel Attal comme successeur d'Emmanuel Macron, le second mise sur sa popularité auprès des cadres et sa capacité à consolider le bloc central. Il tente de prouver qu'il peut incarner une ligne différente du "macronisme" originel, indispensable pour espérer l'emporter.
La droite classique peut-elle revenir dans le match ?
C'est la "peur secrète" du camp Philippe. En s'imposant à la tête des Républicains, Bruno Retailleau a clarifié la ligne du parti. Son positionnement ferme sur les questions régaliennes coupe l'herbe sous le pied d'Édouard Philippe sur sa droite. La stratégie de Bruno Retailleau face à Édouard Philippe et le RN est simple : occuper tout l'espace sécuritaire et migratoire pour récupérer l'électorat conservateur.
Sa victoire interne est perçue comme l'ouverture d'un chemin pour les Républicains. Reste à savoir si cette clarté idéologique suffira à relancer les chances de victoire de la droite classique à l'élection présidentielle 2027 face au rouleau compresseur du RN.
Pourquoi tout se joue maintenant ?
L'échéance paraît lointaine, mais les positions se figent aujourd'hui. La popularité d'Édouard Philippe en baisse dans les sondages oblige ses concurrents à sortir du bois plus tôt que prévu. D'autant que d'autres ombres planent, comme celle de Dominique de Villepin, dont les ambitions présidentielles sont scrutées avec attention.
Pour éviter le risque du "syndrome Alain Juppé" pour les favoris de la droite et du centre, une seule règle s'impose désormais : clarifier son offre politique avant que le duel annoncé avec Jordan Bardella ne devienne inéluctable. Les élections municipales de 2026 serviront de juge de paix pour mesurer la force réelle de ces dynamiques locales.