Nouvelle démission pour Sébastien Lecornu ?
L'heure de vérité approche pour l'exécutif. Ce mardi 9 décembre, les députés se prononceront lors du vote solennel sur l'ensemble du Projet de loi de financement 2026 de la Sécurité sociale (PLFSS). Ce vote interviendra alors que le texte a déjà été rejeté par la Commission des affaires sociales de l'Assemblée le 29 novembre, nouveau signe de la grande difficulté du gouvernement à trouver une majorité.
Face ce qui ressemble à une impasse, le Premier ministre est resté ferme sur sa position : "Il n'y aura pas d'utilisation du 49.3 de la Constitution". Le refus de Sébastien Lecornu d'utiliser le 49.3 est clair, celui-ci préférant appeler les députés à la "responsabilité", selon La Chaîn Parlementaire. Une stratégie risquée, alors que des figures de sa propre majorité, comme Édouard Philippe, estiment que cet outil reste la "solution la plus directe" pour éviter le blocage. Gabriel Attal, favorable à l'adoption d'un budget, a même dû appeler ce dernier à "garder son sang froid" rapportent Les Echos.
Déficit abyssal et menace d'une motion de censure
Le Premier ministre a lui-même alerté sur les conséquences financières d'un échec, évoquant une "perte de contrôle total du pilotage de la Sécurité sociale", comme l'indique Libération. Sans l'adoption de ce budget, le risque est de voir son déficit augmenter "autour de 29 à 30 milliards d'euros en année pleine", contre un objectif initial de 20 milliards.
De plus, l'épée de Damoclès d'une motion de censure de LFI sur le PLFSS 2026 se précise, si le PLFSS est rejeté. Le parti de Jean-Luc Mélenchon pourrait, d'après La Dépêche, déposer une motion "d'initiative parlementaire" pour faire tomber le gouvernement au nom de l'article 49.2, car la promesse faite à la gauche par le Premier ministre d'une suspensions des retraites ne serait pas tenue. La précédente tentative ayant échoué à seulement 18 voix près, l'opposition espère cette fois rallier suffisamment de députés pour atteindre la majorité absolue. La dissolution serait inévitable, et avec elle la démission de Sébastien Lecornu.
Une démission "préventive" de Sébastien Lecornu ?
D'après nos confrères de la presse régionale et les rumeurs qui circulent à droite comme à gauche, le Premier ministre n'aurait guère l'intention d'attendre une éventuelle motion de censure pour démissionner. Il pourrait le faire le soir même du vote. "Il n’attendra pas une éventuelle motion de censure, ce serait trop humiliant" leur aurait confié "un ancien de Matignon."
Sauf que, comme l'indique un député socialiste à La Dépêche, "Un gouvernement démissionnaire ne peut pas déposer de loi spéciale, donc le budget 2025 ne pourrait pas être prorogé". C'est ce qui se passerait si le Premier ministre quittait à nouveau son poste entre deux votes, celui du PLFSS, et celui du PLF (Projet de loi de finances) global. Et comme l'affirme le quotidien, "Avant de déposer officiellement sa démission, Sébastien Lecornu devra donc déposer lui-même une loi spéciale, à moins qu’un nouveau Premier ministre soit immédiatement nommé."
Mais si ce dernier choisit de rester, ou peut rester en place, et si aucune solution n'est trouvée avant la date butoir du 12 décembre, son gouvernement pourrait être forcé d'utiliser des ordonnances pour assurer la continuité des services. Ce qui est jugé "pire" que le 49.3 pour la plupart des milieux politiques.