Marine Le Pen vole au secours de Jordan Bardella

Publié par Matthieu Chauvin
le 19/12/2025
Marine Le Pen et Jordan Bardella
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Face à la montée en puissance de Jordan Bardella dans les intentions de vote pour 2027, Marine Le Pen a dénoncé une "campagne inouïe" menée par ses adversaires, ciblant à la fois l'inexpérience supposée et l'intégrité physique du jeune président du Rassemblement national.

Le jeudi 18 décembre, Marine Le Pen est montée au créneau sur Cnews pour défendre le jeune président du parti, Jordan Bardella. Alors que le Rassemblement national caracole en tête des intentions de vote, elle estime que son "duo" est la cible d'une offensive coordonnée mêlant critiques de fond et violences de rue.

Une riposte ferme : Marine Le Pen défend son dauphin

La prise de parole ne doit rien au hasard et marque une rupture dans la communication du parti. Face aux caméras de la "première chaîne d'infos", Marine Le Pen dénonce les attaques visant Jordan Bardella, évoquant sans détour une campagne inouïe" orchestrée, selon elle, par les "élites" et les "médias." Pour la triple candidate à la présidentielle, ces manœuvres ne sont pas de simples critiques démocratiques, mais visent délibérément à "contourner" le choix des Français qui s'exprime dans les urnes.

Cette mise au point intervient dans un contexte immédiat explosif. Fin novembre, le président du RN a été la cible de jets de projectiles lors de plusieurs déplacements en province. Des actes immédiatement qualifiés par l'état-major du parti de "violences de l'extrême gauche", qui révèlent une tension croissante sur le terrain à mesure que l'échéance présidentielle approche.

L'inexpérience et le flou : des critiques qui s'intensifient

Si la violence physique inquiète le service d'ordre du RN, l'offensive politique se joue surtout sur la crédibilité du candidat. Les détracteurs, à droite comme au centre, multiplient les critiques sur l'inexpérience de Jordan Bardella, pointant régulièrement sa méconnaissance supposée de dossiers techniques ou régaliens, notamment à l'international. L'objectif est clair : le dépeindre comme un communiquant habile mais vide de substance.

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Récemment, un échange particulièrement tendu avec l'ancienne ministre Roselyne Bachelot, l'accusant de "flagornerie" et de "légèreté", a illustré cette stratégie de déstabilisation sur le fond. Parallèlement, le climat sécuritaire autour du candidat se dégrade. Une récente agression physique contre l'homme de 30 ans, visé par un œuf à Moissac puis de la farine à Vesoul, a été minimisée par certains commentateurs, provoquant l'ire de Marine Le Pen qui y voit une "radicalisation de l'opposition."

Sondages 2027 : une domination qui affole les compteurs

La virulence de ces échanges trouve sa source principale dans une réalité arithmétique implacable pour le camp présidentiel, les Républicains et toutes ls oppositions. Selon les derniers baromètres d'opinion (Odoxa, Verian, Ifop) publiés fin 2025, Jordan Bardella est favori dans les sondages pour 2027, et ce, de manière spectaculaire.

Les projections de second tour le donnent désormais vainqueur quel que soit l'adversaire proposé par le bloc central (ou autre), rappelle Public Sénat. Les chiffres sont sans appel : il l'emporterait avec 53 % des voix face à Édouard Philippe et monterait jusqu'à 56 % face à Gabriel Attal. La stratégie politique contre le Rassemblement national a changé de nature. Il ne s'agit plus seulement de contester un programme législatif, mais de tenter de freiner par tous les moyens une ascension qui semble, pour l'heure, irrésistible aux yeux de l'opinion publique.

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