Cet avantage fiscal disparaît officiellement en 2026

Publié par Matthieu Chauvin
le 02/12/2025
Airbnb
Istock
Le régime fiscal très avantageux des meublés de tourisme non classés arrive à son terme. Suite à l’adoption de la loi dite "anti-Airbnb", la Direction générale des Finances publiques en a officialisé le calendrier. Pour des milliers de propriétaires, cela correspondra à une hausse d'impôts significative dès 2026.
 

Le couperet est tombé. La loi n°2024-1039, souvent surnommée "loi Le Meur", a été adoptée pour rééquilibrer le marché locatif. L'administration fiscale a confirmé que les nouvelles règles, bien plus strictes, s'appliqueront aux revenus perçus à compter du 1er janvier 2025, qui seront donc à déclarer au printemps 2026

Ce durcissement cible spécifiquement les propriétaires de locations meublées de tourisme non classées, soit la grande majorité des biens proposés sur les plateformes comme Airbnb. En revanche, les locations meublées de longue durée, constituant la résidence principale du locataire, ne sont pas concernées et conservent leur régime actuel.

Le plafond de recettes divisé par cinq, l'abattement réduit

Le changement du régime micro-BIC pour les LMNP (loueurs en meublé non professionnels) en 2026 est particulièrement brutal. Jusqu'à présent, les propriétaires de meublés de tourisme non classés pouvaient bénéficier d'un régime fiscal très souple tant que leurs recettes annuelles ne dépassaient pas 77 700 euros. 

Ils profitaient alors d'un abattement forfaitaire de 50 % sur leurs revenus locatifs. Pour les revenus de 2025, ce seuil micro-BIC pour un meublé de tourisme non classé s'effondre pour atteindre seulement 15 000 euros par an, comme le précise le site des impôts. Simultanément, l'abattement fiscal pour la location courte durée en 2026 est réduit à 30 %

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Concrètement, un propriétaire qui générait 20 000 euros de revenus annuels sera non seulement exclu du régime micro-BIC, mais s'il y restait, il serait imposé sur 14 000 euros (20 000 euros moins 30 %) contre 10 000 euros auparavant. L'objectif affiché des pouvoirs publics est clair : rendre la location saisonnière moins attractive pour encourager le retour de ces logements sur le marché de la location à l'année, notamment dans les zones tendues.

Le régime réel, une option désormais quasi obligatoire

Face à ce coup de massue fiscal, le passage forcé au régime réel LMNP devient la solution la plus pertinente pour la quasi-totalité des propriétaires dépassant le nouveau plafond de 15 000 euros. Si ce régime est plus complexe, il offre des avantages non négligeables. Il permet de déduire l'ensemble des charges réellement supportées : intérêts d'emprunt, taxe foncière, frais de gestion, travaux, factures d'énergie, etc.

De plus, le régime réel favorise l'amortissement comptable du bien et de son mobilier. Ce mécanisme permet de déduire chaque année une fraction de la valeur du logement, créant ainsi une charge fictive qui vient diminuer, voire annuler, le revenu imposable pendant plusieurs années. Pour éviter la hausse d'impôt sur votre location meublée, agissez maintenant !

Les propriétaires concernés ont tout intérêt à se rapprocher d'un expert-comptable pour anticiper le passage au régime réel avant la fin de l'année. Une autre alternative consiste à faire classer son bien en "meublé de tourisme", ce qui permet de conserver un régime plus avantageux avec un abattement de 50 % jusqu'à 77 700 euros de recettes.

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