IFI : ces villes où les propriétaires paient le plus d’impôt sur la fortune immobilière
Créé en 2018 pour remplacer l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ne concerne que les biens immobiliers non professionnels dont la valeur nette dépasse 1,3 million d’euros. En théorie, seuls les patrimoines d’exception sont concernés. Mais en pratique, l’augmentation continue de l’immobilier a fait basculer de nombreux foyers dans l’assiette de l’IFI.
Le Gosier, station balnéaire huppée de Guadeloupe, se hisse à la première place des villes où l’IFI moyen payé était le plus élevé en 2024. Le montant moyen y atteint 23 462 euros par foyer imposé, selon les derniers chiffres de Bercy, relayés par MoneyVox. Une preuve que le marché de luxe ultramarin est bien réel, porté par des résidences secondaires spectaculaires et un attrait fiscal et climatique croissant.
Le top 10 des villes hors Paris où l’IFI moyen est le plus élevé
Voici les dix communes (hors Paris) où le montant moyen de l'IFI par foyer redevable était le plus important en 2024 :
- Le Gosier (971) : 23 462 € (65 foyers redevables) ;
- Beauvais (60) : 16 962 € (65 foyers redevables) ;
- Fort-de-France (972) : 16 586 € (59 foyers redevables) ;
- Mandelieu La Napoule (06) : 15 840 € (155 foyers redevables) ;
- Brive-la-Gaillarde (19) : 15 356 € (75 foyers redevables) ;
- Neuilly-sur-Seine (92) : 14 360 € (4 034 foyers redevables) ;
- Compiègne (60) : 13 702 € (148 foyers redevables) ;
- Sainte-Geneviève-des-Bois (91) : 13 601 € (54 foyers redevables) ;
- Grenoble (38) : 13 589 € (183 foyers redevables) ;
- Angoulême (16) : 13 455 € (54 foyers redevables).
Des surprises s’invitent dans ce classement, comme Beauvais ou Brive-la-Gaillarde, qui ne sont pas des bastions évidents de la grande fortune. Cela s’explique parfois par un faible nombre de redevables, dont quelques très gros patrimoines peuvent faire bondir la moyenne locale.
Paris, toujours capitale de la fortune immobilière
Sans surprise, la ville de Paris concentre à elle seule un quart des foyers redevables de l’IFI en France. Les arrondissements les plus représentés sont le 7e, le 6e et le 16e, suivis du 1er. Le montant moyen payé y reste élevé, oscillant entre 13 000 et 18 000 € selon les quartiers, avec un pic à 20 057 € dans le 7e arrondissement.
Paris reste le cœur historique du patrimoine immobilier français, mais la carte de la fortune se diversifie clairement au-delà du périphérique.
Pourquoi certaines villes se démarquent-elles ?
Plusieurs facteurs expliquent l’apparition de villes moyennes ou ultramarines dans le classement :
- Une valeur foncière très concentrée sur quelques biens d’exception (résidences secondaires, villas en bord de mer...) ;
- Un nombre de redevables très faible, ce qui fait mécaniquement monter la moyenne ;
- Des dynamiques locales de valorisation rapide du foncier, parfois couplées à des stratégies de placement patrimonial ou de défiscalisation.
Cela reflète aussi la diversification des zones d’intérêt pour les ménages les plus fortunés, qui ne se limitent plus aux grandes métropoles classiques.
Le classement 2024 de l’IFI confirme une tendance de fond : la richesse immobilière n’est plus uniquement parisienne ou francilienne. Des villes balnéaires, viticoles ou patrimoniales s’imposent désormais dans le paysage fiscal. Pour les investisseurs, les observateurs du marché ou les passionnés de données, ces évolutions reflètent une reconfiguration silencieuse des zones à forte valeur foncière.