Budget 2026 : une réduction de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) en vue ?

Publié par Suruthi Srikumar
le 01/12/2025
Budget 2026 : une réforme en vue pour alléger l’impôt sur la fortune immobilière ?
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Jumeau Alexis/ABACA
Ce vendredi 28 novembre, les sénateurs ont adopté un amendement au budget 2026 transformant l’impôt sur la fortune immobilière en une contribution sur les hauts patrimoines, moins lourde pour une partie des biens immobiliers.

Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2026, la chambre haute a validé une proposition de taille : remplacer l'Impôt sur la Fortune Immobilière par une nouvelle contribution sur les hauts patrimoines, qui épargne une partie de l'immobilier. Cet amendement, porté par la droite sénatoriale, n'est cependant pas une nouveauté.

En effet, comme le rappelle Le Figaro, une telle mesure est votée chaque année par le Sénat depuis 2019, sans jamais survivre à la navette parlementaire. Le texte doit maintenant être examiné par l’Assemblée nationale.

Un seuil relevé à 2,57 millions d'euros

La principale modification concerne le nouveau seuil de l'impôt sur la fortune immobilière, qui passerait de 1,3 million d’euros actuellement à 2,57 millions d’euros, "afin de ne pas imposer les ménages devenus imposables du fait de la flambée des prix de l’immobilier", justifie la sénatrice centriste Sylvie Vermeillet dans son amendement, rapporte Le Figaro. Ensuite, l’assiette de cette contribution évoluerait car, selon elle, il est faux "de considérer l’immobilier comme une rente". Dans l'IFI, "seul l'immobilier est taxé, y compris des logements qui servent à loger des gens, y compris des usines qui servent à accueillir des activités industrielles", a rappelé le LR Albéric de Montgolfier. 

Au-delà du seuil, la réforme vise à ne taxer que les actifs jugés "improductifs". Concrètement, ce qui est exclu de la Contribution sur les Hauts Patrimoines inclurait l'immobilier locatif et la pierre-papier (SCPI), ce qui signifie que la fiscalité sur le patrimoine immobilier locatif serait allégée

À l’inverse, les sénateurs élargissent l’assiette de l’impôt aux liquidités et aux placements financiers : comptes courants, livrets, fonds monétaires, ainsi qu’à divers biens comme les objets précieux ou les voitures de luxe

Un rendement bien plus inférieur

Les conséquences du vote du Sénat sur l'IFI seraient directes pour les contribuables : le nombre de foyers redevables diminuerait drastiquement, l’impôt se concentrant sur les très hauts patrimoines. Cette mesure a cependant un coût non négligeable. Selon les estimations de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, rapportées par Les Echos, le rendement de ce nouvel impôt serait "inférieur de 600 millions d’euros" à celui de l’IFI actuel, qui rapporte un peu plus de deux milliards d’euros.

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"La préoccupation première de la population, ce sont les salaires", affirme Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, qui appelle à "supprimer ce groupe d’experts de la non-augmentation du Smic". La CGT, Solidaires et la FSU appellent par ailleurs à une journée de grève et de mobilisation pour les salaires le 2 décembre.

Le bras de fer politique est donc engagé. Le Sénat s'oppose à la vision de l'Assemblée nationale, qui avait déjà proposé sa propre réforme. Face à ce désaccord, il est fort probable que le gouvernement ait le dernier mot, soit en revenant au texte initial, soit en utilisant l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter son budget sans vote.

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