Chute de Bayrou : quel impact pour le barème de l'impôt 2025 ?

Publié par Matthieu Chauvin
le 10/09/2025
Passation de pouvoir
abacapress
© Blondet Eliot/ABACA
Avec la démission de François Bayrou et le rejet de des propositions d'économies budgétaires qu'il portait, la perspective d'une année blanche sans revalorisation du barème des impôts s'éloigne peut-être. Les contribuables qui risquaient d'en payer plus à cause de ce gel des prestations sociales seraient pour le moment épargnés. Voici pourquoi.
 

En ne votant pas la confiance réclamée par François Bayrou lundi 8 septembre, la très grande majorité des députés de l'Assemblée nationale ont rejeté le budget 2026 proposé par le Premier ministre et provoqué sa démission. 

Beaucoup de Français, dont les retraités et les travailleurs qui payent l'impôt sur le revenu sont soulagés : en l'état actuel des choses, il ne subiront pas les conséquences des hausses déguisées symbolisées par "l'année blanche" qu'appelait des ses vœux celui qui est redevenu maire de Pau à temps plein.

Ce que change le rejet du budget dans le calcul de l'impôt sur le revenu

Si l'année blanche avait été actée, le barème de l'impôt 2025 aurait été gelé. C'est-à-dire qu'il aurait été le même en 2026, non revalorisé en fonction de l'inflation. Conséquence : les contribuables qui auraient eu la chance de voir leur revenu augmenter d'une année sur l'autre auraient été susceptibles, dans ce cas, de dépasser le plafond "figé" de ce barème, donc de monter d'une tranche et d'être plus taxés

Le barème avant Bayrou, le barème après Bayrou

Les tranches du barème d'imposition sur le revenu sont revalorisées tous les ans en fonction de l'inflation (comme les pensions de retraite). En 2025, elles étaient les suivantes, et devaient le rester en 2026 si François Bayrou avait réussi à faire voter son budget

  • jusqu'à 11 497 euros : 0 % ;
  • de 11 498 euros à 29 315 euros : 11 % ;
  • de 29 316 euros à 83 823 euros : 30 % ;
  • de 83 824 euros à 180 294 euros : 41 % ;
  • plus de 180 294 euros : 45 %.

 

Finalement, avec une inflation évaluée par l'Insee en juin dernier à 0,9 % par rapport à juin 2024, les tranches 2026 bien seraient revalorisées à la même hauteur, ce qui donnerait ceci, d'après Capital

  • jusqu’à 11 600 euros : 0% ;
  • 11 600 à 29 579 euros : 11% ;
  • de 29 579 à 84 577 euros : 30% ;
  • de 84 577 à 181 917 euros : 41% ;
  • plus de 181 917 euros : 45%.

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Si le budget du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu établi lorsqu'il aura composé son gouvernement ne reprend pas les propositions de François Bayrou, des centaines de milliers de foyers non imposables le resteront, et les contribuables qui ont mieux gagné leur vie en 2025 ne paieront pas plus d'IR* (sauf promotion exceptionnelle évidemment).

Une baisse d'impôt en 2026 si les revenus 2025 n'ont pas augmenté

Sébastien Lecornu étant à l'origine un homme de droite, membre de l'UMP, puis des Républicains avant de rejoindre Renaissance pour suivre Emanuel Macron, il devrait être peu enclin à augmenter les prélèvements dans le pays qui en est le plus gourmand au monde. 

La revalorisation devrait logiquement avoir lieu (d'autant qu'il pourrait à son tour être censuré). Nos confrères donnent deux exemples concrets de que ce que vont gagner les Français imposables : un homme célibataire percevant 40 000 euros par an et un couple marié déclarant 65 000 euros.

  • en 2025, avec 40 000 de revenus, l'homme a payé 3 965 euros d'IR. Sans revalorisation du barème, il se serait acquitté de la même somme en 2026. Avec, il paiera 3 904 euros soit 61 euros de moins ;
  • en 2025, avec 65 000 euros de revenus, le couple marié a payé 3 906 euros d'IR. Sans revalorisation du barème, il se serait acquitté de la même somme en 2026. Avec, il paiera 3 883 euros soit 23 euros de moins.

Mais encore une fois, la situation politique étant plus chaotique que jamais, tout ceci n'est qu'hypothèse, en espérant qu'elle soit la bonne !

* IR : impôt sur le revenu

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