Procès Jubillar : ces phrases extrêmement troublantes entendues à la barre

Publié par Alice Ernult
le 13/10/2025
Procès Jubillar
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© Bertrand Arnaud/ABACA
Alors que le procès de Cédric Jubillar entre dans sa quatrième et dernière semaine, plusieurs phrases entendues à la barre ont déjà ébahi le public.
 

Il reste inflexible. Depuis le 22 septembre 2025, le procès de Cédric Jubillar s’est ouvert à Albi devant la cour d’assises du Tarn. Le peintre-plaquiste de 38 ans est accusé du “meurtre par conjoint” de Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn). La justice a clos les investigations mi-octobre 2023. Mais malgré l’absence de corps et de scène de crime, les enquêteurs ont privilégié la piste criminelle.

L’enquête de personnalité, présentée dès le premier jour du procès, dévoile un homme au caractère contrasté : autoritaire, parfois violent avec ses proches, impulsif, séducteur, vantard. Il est également écrit comme en recherche d’affection, marqué par un passé familial instable, des placements en foyer et des rejets successifs.

Outre ce portrait, plusieurs voix se sont élevées à la barre depuis le début du procès pour décrire une relation conjugale tendue. Des proches de Delphine le décrivent comme un homme autoritaire, parfois humiliant envers elle, jaloux, infidèle et possessif, mais aussi comme un père dur avec ses enfants.

Pas de corps ni d’aveux

Pendant trois semaines, témoins, amis, voisins, codétenus, ses anciennes compagnes et même sa mère Nadine, ont été entendus, apportant des témoignages souvent contrastés. Certains parlent de disputes violentes, d’humiliations, d’autres rapportent des paroles troublantes ou des comportements provocateurs.

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Le dossier est particulier : absence de corps, pas de scène de crime identifiée, mais un faisceau d’indices concordants selon l’accusation dont des témoins, des incohérences de récit, des propos et menaces, mais aussi des comportements qui questionnent. Le verdict est attendu ce vendredi 17 octobre. Cédric Jubillar risque la réclusion criminelle à perpétuité pour "meurtre sur conjoint". Pour la défense, le doute doit profiter à l’accusé.

Voici quelques propos extrêmement troublants qui ont été remis au grand jour lors du procès de Cédric Jubillar. 

“Toi aussi, t’es comme papa, tu sais bien cacher tes bêtises.”

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© Bertrand Arnaud/ABACA

Le mardi 30 septembre 2025, au sixième jour du procès de Cédric Jubillar, Sébastien Aussaguel, le frère de la victime, a évoqué un souvenir troublant : peu après la disparition de sa sœur, il a entendu Cédric s’adresser à son fils Louis, qui venait de casser du placo en jouant. En plaisantant, Cédric lui aurait dit : “Toi aussi, t’es comme mon papa, tu sais bien cacher tes bêtises.” Une remarque qui a choqué l’audience, selon les journalistes présents.

“Quand Delphine parlait, il la contredisait, il lui parlait mal. Comme à une merde.”

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© Bertrand Arnaud/ABACA

Le même jour, Hélène Cotteux, la cousine de Delphine s’est exprimé sur la relation du couple : “Quand Delphine parlait, il la contredisait, il lui parlait mal. Comme à une merde.”

“Mets-toi à genoux, baisse les yeux quand je te parle”

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Lors du 7e jour du procès, une ancienne voisine des Jubillar, à Arthès, est revenue sur une altercation datant de 2014. Sans voir la scène, elle dit avoir entendu Cédric crier à Delphine : “Mets-toi à genoux, baisse les yeux quand je te parle.” Inquiète, Catherine C. reconnaît pourtant ne pas avoir alerté la police.

“Si j’avais pris plus au sérieux cette phrase, on n’en serait pas là…”

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© Poitout Florian/ABACA

Au 11ᵉ jour du procès, Nadine Jubillar, la mère de Cédric Jubillar a relaté une matinée de décembre 2020, quelques semaines avant la disparition de Delphine, au cours de laquelle son fils lui aurait tenu des propos menaçants : “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver.” “Je n'ai pas compris la portée de ses mots au départ, j'ai mis ça sur le ton de la colère. Aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir donné plus de sens à cette phrase”, a-t-elle poursuivi, au sujet de ces propos dont elle avait déjà parlé aux enquêteurs.

“J’ai fait le crime parfait.”

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Le même jour, plusieurs anciens codétenus de Cédric Jubillar se sont exprimés à la barre. Cette phrase aurait été entendue par Erwan M., à l'isolement à la prison de Seysses. “Marco”, qui a témoigné précédemment, aurait aussi entendu Cédric Jubillar dire: “Ils n’ont même pas trouvé le couteau ces imbéciles.”

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“Il pouvait mentir droit dans les yeux.”

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Jeudi 9 octobre, la cour d’assises du Tarn a entendu les deux compagnes de Cédric Jubillar qui ont recueilli des aveux de sa part sur le meurtre de Delphine. Séverine L., a dressé de lui un portrait peu flatteur, disant qu’il “pouvait mentir droit dans les yeux”. Cédric lui aurait également dit qu’ “on pouvait se débarrasser d’un corps en le donnant aux cochons parce qu’ils mangent tout sauf les dents.”

“Tu vas entendre des choses d’horribles sur moi … Je l’ai étranglée”

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© Bertrand Arnaud/ABACA

L’autre compagne, Jennifer C., avec qui il a eu une relation de plus d’un an, a déclaré qu’après avoir nié les faits pendant longtemps, Cédric lui aurait avoué le meurtre lors d’un parloir au printemps 2025. Entendue en visioconférence depuis le commissariat d'Auch, la trentenaire a expliqué : “Il me disait : 'Tu vas entendre des choses d'horribles sur moi'. Je pensais qu'il parlait de l'opinion des gens. Et quand on s'est revu au parloir, je lui ai demandé : 'Mais c'est toi ?' Il m'a dit :'Oui'. J'ai dit : 'Mais qu'est-ce que t'as fait ?'. Il me répond :'Je l'ai étranglée', et il me montre le geste sur lui”, a-t-elle relaté. 

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