Procès Jubillar : cette raison pour laquelle Cédric Jubillar n’écrivait plus à ses enfants
Un moment de tension émotionnelle. Ce mercredi 24 septembre, l’audience a brièvement quitté les aspects techniques de l’enquête. La présidente de la cour d’assises d’Albi a interrogé Cédric Jubillar sur la déposition prononcée la veille par l’administratrice ad hoc des enfants du couple, Louis et Elyah, aujourd’hui âgés de 11 et 6 ans.
“Souhaitez-vous réagir à la déposition de l’administratrice ad hoc ?” lui a-t-elle demandé, comme le soulignent nos confrères d’actu Toulouse. Après avoir acquiescé, Cédric Jubillar a répondu : “Je ne comprends pas la position qu’ils puissent avoir sachant que je n’ai pas tué Delphine.” Et d’ajouter, à propos de sa fille : “Le fait de me regarder dans les yeux et de me dire que ma fille me demande si sa maman est vivante… Je me sens concerné et discriminé.”
“J’avais des nouvelles, du coup je n’en prenais pas”
Alors pourquoi ce silence prolongé envers ses enfants, alors qu’il clame son innocence depuis le début ? “Je pense que ça peut participer à la colère, le fait que j’ai peu écrit” a-t-il marmonné. Depuis son incarcération, Cédric Jubillar admet avoir envoyé à peine une dizaine de courriers à ses enfants. Le dernier daterait du 28 juillet 2024, soit plus d’un an sans nouvelles. Les courriers, encadrés par des règles strictes, lui interdisent d’évoquer la disparition de leur mère. De plus, leur transmission serait extrêmement lente : “Le temps que j’envoie le courrier et réception, il se passe 3-4 mois.”
Mais au-delà des contraintes administratives, c’est une autre explication qu’il avance : “J’avais des nouvelles par Jennyfer, du coup, je n’en prenais pas [auprès de ses enfants].” Jennyfer, son ex-compagne, lui transmettait des informations, voire des photos, lorsque les enfants étaient chez la mère de Cédric. Cette médiation indirecte lui semblait suffisante, jusqu’à ce qu’elle cesse après leur séparation. Depuis, il n’a plus repris contact, malgré les souhaits exprimés par son fils Louis de le voir.
L’avocate des enfants, Me Malika Chmani, le confronte : “Louis faisait le souhait de venir vous voir. Vous vous rappelez avoir été d’accord ? Pourquoi n’a-t-on pas réussi à faire ces visites médiatisées ?”. Cédric Jubillar répond simplement : “Parce que je n’ai pas écrit. J’ai fait les courriers, je voulais écrire à mes enfants.” Il évoque une forme de découragement : “J’ai baissé les bras”
“Je ne peux rien leur dire, je ne sais rien”
Lorsqu’on lui rapporte que Louis est convaincu qu’il est responsable de la disparition de Delphine, Cédric Jubillar répond “je ne peux rien leur dire, je ne sais rien, comme eux.”
Pour autant, il se défend d’avoir fui le dialogue. Il aurait, selon ses dires, formulé des demandes pour des visioconférences, afin d’éviter un face-à-face en détention. “Il était hors de question pour moi de voir mes enfants en milieu carcéral.” Ces demandes n’auraient jamais abouti, notamment en raison de son retour au quartier d’isolement.