Procès Jubillar : cette lettre accablante du fils, “il me demandait de baisser mon pantalon”
Des mots d’enfant. Ce lundi 12 octobre, au terme de la quatorzième journée du procès de Cédric Jubillar, un document bouleversant a été lu à l’audience. Louis, le fils de Delphine et Cédric Jubillar désormais âgé de 11 ans, a adressé une lettre manuscrite à la présidente de la cour d’assises d’Albi.
Rédigée ce week-end, la lettre a été lue par Me Malika Chmani, avocate représentant les intérêts des enfants Jubillar. Avec ses mots d’enfants et quelques petites fautes d'orthographe, Louis relate des scènes de punitions humiliantes, de violences, d’insultes, mais aussi un souvenir crucial du soir de la disparition de sa mère.
Des mots déchirants
“Madame la Présidente. Je voudrais témoigner de ce que Cédric Jubillar m’a fait subir”, commence-t-il. L’enfant raconte comment, en l’absence de sa mère, son père lui infligeait des punitions violentes. “Cédric me demandait de m’agenouiller, les mains sur la tête trente minutes, au coin, les genoux sur les Legos.”
Une punition imposée quand “maman travaillait”, et qu’il devait garder secrète. Autre passage saisissant : “Lorsque j’étais tout seul avec lui, il me demandait de baisser le pantalon pour me mettre des fessées. Ainsi, Cédric m’insultait beaucoup, comme “petit ou gros con”.” Dans cette lettre, l’enfant ne désigne plus son père que par son prénom.
Louis évoque aussi une scène marquante : “Cédric m’a tapé tellement fort derrière la tête qu’une dent s’est arrache (sic) en tapant la table du salon.” L’enfant décrit également la destruction d’une ville en Lego qu’il avait construite, en guise de punition. Tous ces événements auraient eu lieu en l’absence de Delphine.
Une dispute le soir de la disparition
Mais au-delà des mauvais traitements, un passage de la lettre a retenu toute l’attention des parties civiles et de la présidente : le témoignage du soir du 15 décembre 2020. Louis se souvient d’avoir regardé La France a un incroyable talent avec sa mère, avant d’aller se coucher. Il décrit une dispute entre ses parents, peu après.
“J’ai entendu Cédric ouvrir la porte de sa chambre pour rejoindre maman dans le salon et une dispute est survenue. Pour qu’ils arrêtent, j’ai jeté un lego dans le couloir, Cédric est venu voir. Je faisait (sic) semblant de dormir et après je me suis endormi pour de vrai.” Un souvenir qui contredit les déclarations de l’accusé, qui affirme ne pas s’être levé cette nuit-là.
Dans la suite de sa lettre, Louis décrit l’abandon ressenti après la disparition de sa mère : “ Après… on a déménagé chez mamie et papi, c’est mamie qui s’est occupée de Elyah et moi. Cédric ne s’est pas occupé de moi, ni de ma sœur. C’était dur.”
Interrogé à la suite de la lecture de la lettre, Cédric Jubillar, fidèle à sa posture distante tout au long du procès, a refusé de commenter. Il a simplement lâché : “Je trouve ça triste.”