Cédric Jubillar : cet indice important que les avocats ont mis en péril
Le procès de Cédric Jubillar se poursuit, rythmé par les échanges parfois tendus entre la défense et l'accusation.
Le témoignage du voisin remis en question
Lors de la troisième journée d'audience à la cour d'assises du Tarn, la défense de Cédric Jubillar s'est attaquée aux éléments extérieurs pointés dans l'enquête : le témoignage d'un voisin. Celui-ci avait affirmé avoir aperçu une grosse camionnette blanche garée à proximité du domicile des Jubillar, la nuit de la disparition de Delphine, le 16 décembre 2020. Pour les avocats de l'accusé, ce témoignage ne tient pas. Selon eux, le voisin "a dû se tromper de jour" et aucun mouvement suspect du véhicule de Delphine n'a été constaté.
Un doute renforcé par les premiers enquêteurs
Pour appuyer leur démonstration, les avocats ont directement interrogé les premiers gendarmes intervenus sur les lieux, quelques heures après le signalement de la disparition. "S'il y avait eu une grosse camionnette blanche garée à côté de la voiture de Delphine, vous l'auriez vue ?", ont-ils lancé à la barre. "Non, on était focus sur la voiture de la disparue" ont répondu les militaires selon la retranscription de RTL. Une réponse jugée peu convaincante par la défense, qui estime que cet indice repose sur des fragilités.
"Oui, je l'ai étranglée" : Cédric Jubillar est-il vraiment passé aux aveux auprès de son ancienne compagne ?
Dans un autre entretien également accordé à RTL le lundi 22 septembre, Jennifer, l'ex-compagne de Cédric Jubillar, raconte ce qu'elle présente comme une confession en prison. Lors d'un parloir, elle l'aurait confronté directement : "Je lui ai dit, mais c'est toi ?". Selon elle, la réponse ne laissait aucun doute : "Il me dit oui, je l'ai étranglée". L'échange aurait continué dans un ton plus feutré, jusqu'à une question restée en suspens depuis le début de l'affaire : où se trouve le corps de Delphine Jubillar . "Je lui ai dit : mais elle est où ? Et là, il m'a dit 15 minutes ou 15 kilomètres, je ne sais plus. Il m'a dit qu'il n'avait pas fait de trou, mais qu'elle était recouverte de quelque chose".
"Ce soir-là, c'était parfait" : vers un acte prémédité ?
Le récit de Jennifer va plus loin, évoquant même une forme de préméditation de la part de Monsieur Jubillar. Elle affirme qu'il aurait expliqué avoir choisi précisément le soir du crime, car tout semblait aligné pour lui fournir un alibi. "Il m'a dit que ce soir-là, c'était parfait" assure-t-elle. Un témoignage bouleversant, d'autant plus troublant qu'il évoque une possible mise en scène et une blessure suspecte, que Cédric Jubillar aurait tenté de justifier par des travaux de parquet.
Jennifer évoque également une poignée d'objets liés à la nuit du drame. Selon elle, Cédric aurait confié s'être servi d'une pelle pour dissimuler le corps de Delphine. Elle affirme également qu'il aurait brûlé deux pièces : une doudoune blanche que portait son épouse le soir de sa disparition et ses propres chaussures, peut-on lire auprès de Closer.
Le directeur de l'enquête a pris la parole ce mercredi pendant le procès
Le directeur d'enquête était attendu ce mercredi dans la cour d'assises du Tarn pour recontextualiser les investigations et faire un point sur l'enquête.
Il a notamment évoqué le comportement du principal suspect, au lendemain de la disparition de son épouse. Selon ses propos relayés par Le Figaro, Cédric Jubillar semblait étonné du manque d'intérêt des médias à son égard : "Dès le 16 décembre, il cherche seulement le corps de sa femme. Il se désintéresse des recherches. Il aime sa nouvelle notoriété et pense monnayer les photos de sa maison, se définissant lui-même comme une putaclic. Il ira jusqu’à demander à une journaliste pourquoi tout le monde s’intéresse à Delphine Jubillar et pas à lui".
Le procès se poursuit et devrait durer plusieurs semaines. À ce stade, Cédric Jubillar reste présumé innocent.