Affaire Jubillar : “J’ai grillé Delphine” cet aveu troublant de Cédric Jubillar qui a alerté les enquêteurs

Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar disparaît mystérieusement de son domicile de Cagnac-les-Mines dans le Tarn. Aucun corps, aucune preuve matérielle n’ont été découverts. Placé en détention depuis le 18 juin 2021, son mari Cédric, accusé de meurtre sur conjoint, continue de nier toute implication dans la disparition de Delphine. Pourtant de nombreuses preuves circonstancielles, listées par La Dépêche, justifient sa mise en détention. 

Parmi les éléments qui ont fait réagir les enquêteurs, il y a ces propos troublants que Cédric Jubillar aurait tenu dès le lendemain de la disparition de sa femme. “J’ai grillé Delphine”, a-t-il dit à une amie. Pour les enquêteurs, cette phrase n’est pas anodine. Elle ferait référence au dernier message que l’infirmière de 33 ans venait d’envoyer à son amant de Montauban, Jean, avec qui elle songeait à refaire sa vie une fois divorcée.

Des disputes récurrentes 

Ce message aurait été envoyé aux alentours de 22h58, quelques minutes seulement avant que des cris de femme ne soient entendus par des voisines vers 23h07. Pour les enquêteurs, Cédric aurait surpris l’échange entre sa femme et son amant, provoquant une violente dispute. 

Une version partiellement confirmée par leur fils Louis, âgé de six ans et entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs. Il décrit une ambiance familiale tendue, marquée par des disputes fréquentes entre ses parents. Concernant la nuit de la disparition, l’enfant a d’abord parlé d’une discussion autour d’une séparation, sans mentionner immédiatement de violences. 

Cependant, au fil de ses auditions, il a évoqué une altercation près du sapin de Noël. Delphine aurait crié “Arrête-toi !” à son mari. Lors de sa troisième audition, Louis a précisé avoir vu ses parents “se pousser avec les deux bras, une fois papa et une fois maman”. 

Un comportement étrange la nuit de la disparition

Plusieurs anomalies dans le comportement de Cédric Jubillar pendant et après la nuit de la disparition ont également marqué les enquêteurs. Alors que sa fille le réveille en pleurs à 3h53 en disant que “maman est partie”, le plaquiste, au lieu d’alerter immédiatement les forces de l’ordre, se connecte au site de rencontres Badoo. Ce n’est qu’à 4h09 qu’il appelle finalement la gendarmerie.

Autre fait troublant : à 7h12, alors que Delphine est officiellement portée disparue, il joue au jeu Game of Thrones sur son téléphone, dans lequel il a dépensé plusieurs centaines d’euros. Son téléphone montre aussi des incohérences : il affirme l’avoir mis en mode avion, ce qui est faux. Et son podomètre ne relève que 46 pas entre 3h53 et 4h, chiffre jugé très faible pour quelqu’un censé chercher activement son épouse.

Les incohérences se poursuivent concernant les chiens. Cédric affirme que Delphine est sortie les promener cette nuit-là. Pourtant, les deux chiens étaient à la maison au moment de l’arrivée des gendarmes à 4h50. Surtout, Delphine avait peur du noir et ne sortait jamais seule la nuit, selon ses voisins et ses proches. 

D’autres éléments à charge

Outre ces éléments, d’autres faits ont contribué à renforcer le faisceau d’indices. Delphine préparait son départ, avait demandé un changement des codes de sa carte bancaire et venait de fermer leur compte commun. Selon certains témoignages, Cédric aurait menacé Delphine de mort à plusieurs reprises : "Je vais la buter", aurait-il dit à sa mère, moins d’une semaine avant sa disparition.

Enfin, en détention, une ex-petite amie affirme que Cédric lui aurait fait des aveux en prison, décrivant un étranglement survenu dans le salon, la dissimulation du corps dans le coffre de sa voiture, et même un lavage de la housse de couette pour faire disparaître des traces d’urine.