“Ce soir-là…” : la mère de Cédric Jubillar livre une nouvelle lecture du soir de la disparition de Delphine

Publié par Alice Ernult
le 19/11/2025
Témoignage
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Quelques heures après l’annonce du verdict, Nadine Jubillar est revenu sur le procès de son fils et a dévoilé sa vision de la nuit où Delphine Jubillar a disparu.

Depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, la disparition de Delphine Jubillar, 33 ans au moment des faits, captive le paysage médiatique et judiciaire. Au procès de Cédric Jubillar, qui s’est achevé le 17 octobre dernier après quatre semaines d’audience, Nadine Jubillar a observé son fils chaque jour, sur les bancs de la Cour d’Assises du Tarn, sans parvenir à le reconnaître. 

Depuis le début, elle n’a jamais véritablement commenté l’enquête. Mais quelques heures après l’annonce du verdict, elle a accepté de partager sa première réaction, auprès du Parisien. Dans les colonnes du média, elle affirme : “Je l’ai vu sans réaction, impassible, imperturbable, sans émotion. Alors que je le connaissais spontané et volubile. Je ne l’ai pas reconnu.” Pour elle, cette attitude interroge, malgré la défense assurée par ses avocats, Maîtres Emmanuelle Franck et Alexandre Martin.

Une affaire sans corps, mais un faisceau d’indices concordants

Malgré l’absence de corps ou d’aveux, un ensemble d’éléments concordants a mené à la condamnation de Cédric Jubillar, mis en examen pour “homicide volontaire sur conjoint”. Ce vide matériel reste au cœur des interrogations. Pour Nadine Jubillar, cette zone d’ombre ne peut être levée qu’avec la parole de son fils, qu’elle estime rester volontairement opaque.

L’un des points qui marquent le plus la mère de l’accusé est l’attitude de Cédric lors des audiences. “Il y a deux explications : soit ses avocats lui avaient conseillé d’en dire le moins possible, soit il était sous médicaments. Ce qui est sûr, c’est que Cédric ne s’est pas battu pour montrer qu’il était innocent. Il était très bien défendu par ses avocats, mais lui s’est défendu tellement mal…”, confie-t-elle au quotidien. 

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Interrogée sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020 où Delphine a disparu du domicile familial à Cagnac-les-Mines, Nadine Jubillar, qui dit se placer “du côté de la famille” de la victime, estime que seul Cédric détient la clé de cette soirée. Elle pense qu’un échange tendu a pu éclater, même si nul ne sait ce qui s’est réellement produit.

“Il lui a mis une gifle ou un coup”

“Il avait dû la sentir tellement heureuse et gaie en début de soirée... Peut-être lui a-t-elle dit qu’elle avait rencontré quelqu’un. Il lui a mis une gifle ou un coup, d’où la paire de lunettes cassée”, explique-t-elle. Pour elle, la confrontation aurait pu se poursuivre à l’extérieur, “au niveau de la terrasse”, jusqu’à dégénérer. “Mais il n’y a que lui qui pourra un jour nous le dire, ou pas”, conclut-elle.

Le procès en appel de Cédric Jubillar confirmé

Condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme Delphine, Cédric Jubillar a fait appel. Il sera rejugé dans l’année par la cour d’appel de Toulouse. Ses avocats avaient annoncé leur intention de contester la décision, mais un élément majeur change désormais la donne : le ministère public a également formé un appel incident. Cette décision permet désormais aux avocats généraux de réclamer une peine plus lourde qu’en première instance, y compris la perpétuité.

Le nouveau procès, prévu sur quatre semaines, se tiendra devant neuf jurés et trois magistrats. Il faudra cette fois huit voix sur douze pour le déclarer coupable. Jusqu’au verdict, Cédric Jubillar redevient juridiquement présumé innocent.

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