Cédric Jubillar : pourquoi son régime de détention pourrait bientôt changer ?

Publié par Suruthi Srikumar
le 30/10/2025
Poitout Florian/ABACA
abacapress
Reconnu coupable du meurtre de sa femme Delphine et condamné à trente ans de réclusion criminelle le 17 octobre 2025, Cédric Jubillar est toujours incarcéré à l’isolement au centre pénitentiaire de Seysses-Toulouse. Ses avocats estiment que cette mesure n’a plus lieu d’être.
 

Après quatre semaines de procès, Cédric Jubillar a été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse Delphine Aussaguel, son nom de naissance. Deux semaines après le verdict, il est toujours placé à l’isolement au centre pénitentiaire de Seysses, près de Toulouse. Ses avocats dénoncent une situation "intenable" et s’apprêtent à demander la levée de cette mesure exceptionnelle, comme le rapporte ICI Occitanie.

Quatre ans et demi d’isolement strict

Depuis son placement en détention provisoire, en juin 2021, le plaquiste de Cagnac-les-Mines vit seul dans une cellule d’une dizaine de mètres carrés. Il n’a droit qu’à une heure de promenade par jour, peut regarder la télévision et recevoir du courrier, rapporte ICI Occitanie. Cela fait donc plus de quatre ans qu’il est soumis à un régime d’isolement quasi total, décidé initialement pour des raisons de sécurité et de préservation de l’enquête.

Après sa condamnation le 17 octobre 2025 par la cour d’assises du Tarn à Albi, l’homme de 37 ans a immédiatement été reconduit dans sa cellule individuelle à Seysses. "On verra dans les jours qui viennent pour demander la levée de cet isolement qui n’a plus lieu d’être", a déclaré Me Alexandre Martin devant le tribunal.

Une demande de levée d’isolement imminente

Toujours selon les informations de ICI Occitanie, l’un de ses avocats, Me Alexandre Martin, prévoit de déposer officiellement une demande de levée d’isolement "la semaine du 3 novembre 2025". L’avocat estime que "le procès a eu lieu, les témoins ont été entendus" et qu’"il n’y a plus aucune raison que cet homme soit mis à l’isolement".

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Quelques minutes seulement après l’annonce du verdict, Cédric Jubillar avait été raccompagné sous escorte policière vers le centre pénitentiaire. Ses avocats avaient aussitôt annoncé leur intention de faire appel de la condamnation à trente ans de réclusion criminelle, ainsi que de contester les conditions de détention de leur client. Pour le moment, la date et le lieu du procès en appel ne sont pas encore connus, indique le secrétariat du parquet général de Toulouse.

"À l’isolement, il vit une torture depuis plus de 4 ans"

Pour la défense, cet isolement prolongé est devenu inacceptable et "confine à la torture", dénonce Me Alexandre Martin. Dans un entretien accordé La Dépêche, il précise que Cédric Jubillar "vit une torture depuis quatre ans et demi" et décrit un homme "abattu".

"Imaginez-vous entre quatre murs, dans une cellule de neuf mètres carrés, à parler 24 heures sur 24 à des murs", ajoute-t-il encore, évoquant une "situation scandaleuse". L’avocat espère qu’une amélioration des conditions de détention pourrait permettre à son client "de se livrer davantage" en vue du second procès, rapporte France 3 régions.

La défense de Cédric Jubillar, représentée par Mes Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, a officiellement fait appel de la décision de la cour d’assises du Tarn. Les avocats contestent à la fois les éléments retenus par les jurés et les conditions dans lesquelles leur client est détenu depuis plus de quatre ans.

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