L’avocate de Cédric Jubillar se confie sur l'ambiguïté qu'il a tenté de créer avec elle

Publié par Alice Ernult
le 06/11/2025
Emmanuelle Franck et Alexandre Martin
abacapress
© Bertrand Arnaud/ABACA
Dans un portrait accordé à Libération, Me Emmanuelle Franck, l’avocate de Cédric Jubillar, revient sur une phrase quelque peu ambiguë que ce dernier lui aurait glissée.
 

L’affaire Jubillar a tenu la France en haleine pendant près de cinq ans. Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar, infirmière, disparaît mystérieusement de son domicile à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Elle laisse derrière elle son mari, Cédric, et leurs deux enfants, Louis et Elyah, âgés de 6 ans et 18 mois à l’époque.

Très vite, les soupçons se sont portés sur le peintre-plaquiste, dont elle souhaitait divorcer. Placé en détention provisoire en juin 2021, Cédric Jubillar n’a cessé de clamer son innocence depuis. Après quatre semaines d’audience devant la cour d’assises du Tarn, il a été condamné à trente ans de réclusion pour le meurtre de son épouse le vendredi 17 octobre dernier.

“Ce mec n'a rien fait"

Une décision rendue sans corps, sans aveux, sans scène de crime ni preuve matérielle. Un dossier que la défense qualifie de "vide", mais qui a suffi à convaincre le jury. Tout au long du procès, Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin ont défendu Cédric Jubillar avec acharnement. Ils ont plaidé l’acquittement avec énergie, mais n’ont pas réussi à convaincre. Malgré ce verdict, Me Emmanuelle Franck maintient sa conviction.

Dans un portrait accordé au journal Libération et publié ce mercredi 5 novembre, elle revient sur sa première réaction en découvrant les 30 000 pages du dossier d’instruction : “Ce n’est pas possible, ce mec n’a rien fait”, se serait-elle dit à ce moment-là, selon les informations relayées par Voici.

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Une tentative de charme ?

Au-delà de l’affaire judiciaire, il y avait aussi des interactions personnelles. Me Franck raconte notamment que Cédric Jubillar lui aurait glissé cette phrase quelque peu ambiguë lors d’un de leurs entretiens  : "J'aurais aimé vous rencontrer dans d'autres circonstances". L’avocate a immédiatement coupé court : "Je ne vois pas lesquelles". 

D’autant que l’avocate mène une vie privée stable. Le portrait révèle en effet qu’elle partage sa vie avec un homme décrit comme "directeur de l'information dans un journal local" et qu’elle est maman d’une adolescente de 17 ans. 

Un duo de défense déterminé

Depuis l’incarcération de Cédric Jubillar en juin 2021, Me Alexandre Martin et Me Emmanuelle Franck ont défendu son innocence avec ténacité, dénonçant un dossier qu’ils jugeaient vide de preuves solides et une atteinte à la présomption d’innocence. Tout au long de l’instruction, ils ont critiqué une enquête centrée exclusivement sur la culpabilité de l’époux, pointant des éléments biaisés, comme les relevés de podomètre ou la couette dans la machine à laver, et s’opposant à toute qualification prématurée de meurtre dans les ordonnances de mise en accusation.

Avocat reconnu dans le Sud-Ouest pour sa combativité et son éloquence, Me Martin, formé par le ténor toulousain Me Georges Catala, a défendu de nombreuses affaires criminelles médiatisées, tout en formant un duo complémentaire avec Me Franck, pénaliste réputée pour sa pugnacité et sa maîtrise technique. Ensemble, ils ont multiplié les recours, demandes de remise en liberté et pourvois en cassation, en vain, jusqu’à la fin du procès de Cédric Jubillar, reconnu coupable.

 

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