Condamnation de Cédric Jubillar : cette déclaration de la mère de l’accusé, qui laisse peu de place au doute
Ce vendredi 17 octobre 2025, la cour d’assises du Tarn a rendu son jugement, condamnant Cédric Jubillar à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme, Delphine Aussaguel. L'infirmière de 33 ans a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn).
Ce procès très médiatisé s'est soldé avec un verdict prononcé sans corps, sans aveu et sans preuve matérielle irréfutable, illustrant la complexité du dossier.
Un verdict fondé sur l'intime conviction
La lourde condamnation de Cédric Jubillar repose entièrement sur un principe fondamental du droit pénal français : l'intime conviction. Comme le stipule l'article 353 du Code de procédure pénale, les juges et jurés se prononcent "d'après leur conscience et leur intime conviction". Face à l'absence de scène de crime et de dépouille, c'est ce mécanisme qui a permis aux jurés de forger leur certitude.
Ce verdict basé sur l'intime conviction et un faisceau d’indices, sans aveu ni corps a été renforcé par un geste symbolique fort en amont du procès : la mère de l'accusé, Nadine Jubillar, a choisi de se constituer partie civile. En se dissociant de la défense de son fils pour se ranger du côté des victimes, elle a envoyé un premier signal de rupture.
"Cédric ne s’est pas battu pour montrer qu’il était innocent"
Au-delà des faits, c'est la posture de l'accusé qui a pesé lourd dans la balance. Après le verdict, Le Parisien a recueilli le témoignage de Nadine. "Je ne ressens rien. Je ne suis ni satisfaite, ni déçue, ni en colère. Nous sommes restés à la maison, c’était trop difficile d’être au tribunal. À côté de moi, ma fille a pleuré sous le coup de l’émotion. Mais moi, je n’ai pas eu de larmes", a confié la mère de Cédric.
La mère de famille indique ne plus reconnaitre son fils, qui est resté "sans réaction, impassible et imperturbable, sans émotion" au moment du procès. "Ce qui est sûr, c’est que Cédric ne s’est pas battu pour montrer qu’il était innocent.
Il était très bien défendu par ses avocats mais lui s’est défendu tellement mal [...] Il n’a rien dit et rien montré. Même quand il a dit, dans ses derniers mots ce vendredi matin, qu’il n’avait fait aucun mal à Delphine, on n’y croyait pas. À l’inverse, quand il m’a dit, deux ou trois jours après la "disparition", qu’il n’y était pour rien, c’était bien plus convaincant", a-t-elle indiqué. "À un autre moment, quand l’avocate des enfants a lu la lettre de Louis, il n’a même pas réagi ou si peu. Alors qu’il avait l’occasion de donner un peu de lui-même", confie la mère de famille.
Cédric Jubillar va-t-il finir par avouer ?
Pour les jurés, l'attitude de Cédric Jubillar a agi comme le liant entre les divers éléments à charge, comblant le vide laissé par l'absence de preuves matérielles. Pour les parties civiles, l'absence de corps n'est d'ailleurs pas "une preuve en moins" mais bien "une sauvagerie en plus", comme l'a martelé leur avocat, rapporte Midi Libre. Une sauvagerie qui, selon eux, exigeait une réponse judiciaire ferme.
La défense, menée par Me Alexandre Martin, a immédiatement annoncé faire appel de la décision. Pour Nadine, une chose est sûre, Cédric n’avouera jamais les faits, "au moins jusqu’à son procès en appel".