Procès Jubillar : 7 indices qui pèsent lourd contre Cédric Jubillar
Après plusieurs semaines d'audiences tendues à Albi, dans le cadre du procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme, Delphine Jubillar, la cour d'assises d'Albi devrait rendre son verdict ce vendredi 17 octobre. Mais comment condamner un homme pour meurtre sans le corps de la victime ? L'accusation, privée d'aveux ou d'une scène de crime évidente, a donc bâti sa stratégie sur ce que le droit nomme un faisceau d'indices. C'est sur la solidité de ce faisceau d'indices que repose l'issue du verdict pour Cédric Jubillar, rendant les preuves indirectes aussi importantes qu'une preuve matérielle.
Le poids de l'intime conviction dans le procès
Dans le système judiciaire français, et particulièrement en cour d'assises, l'absence de preuve directe peut être compensée par le principe de l'intime conviction. Les jurés sont appelés à se forger un jugement non pas sur une seule pièce à conviction irréfutable, mais sur l'ensemble des éléments présentés durant les débats. C’est précisément ce que la défense dénonce. "Il n'y a pas de corps, pas de scène de crime, pas de preuve. Rien que l'intime conviction des gendarmes, cette conviction qui est l'antichambre de toutes les erreurs judiciaires", martelait l'un de ses ex-avocats, Me Jean-Baptiste Alary, cité par Le Nouveau Détective. Pour les avocats de Cédric Jubillar, le dossier est une "enquête à charge" dont les éléments peuvent tous être interprétés différemment.
Sept indices clés au cœur des débats
Malgré ces critiques, l'accusation s'appuie sur une série de plusieurs indices et d'incohérence dans l'affaire. Du mobile du crime aux contradictions de l'accusé, en passant par des témoignages et des traces matérielles, ces éléments forment la trame du scénario soutenu par l'Avocat général. Pour la famille de Delphine et ses enfants, Louis et Elyah, l'enjeu est d'obtenir enfin une "vérité judiciaire".
Au sein de notre diaporama, découvrez les 7 indices qui accablent Cédric Jubillar.
Le mobile : un divorce imminent et des menaces
Delphine Jubillar était sur le point de quitter son mari et entretenait une liaison avec "l'amant de Montauban". Plusieurs témoins ont rapporté des propos menaçants de Cédric, notamment cette phrase glaçante : "Je vais la tuer, je vais l'enterrer, personne ne la retrouvera", comme le rappelle France Bleue.
Le témoignage accablant du fils, Louis
Âgé de six ans au moment des faits, le fils aîné du couple a raconté aux enquêteurs avoir entendu une violente dispute cette nuit-là. "Ils se disputaient. Après, j'entendais des gros mots. J'entendais 'alors puisque c'est comme ça, on va se séparer', après je ne sais pas je me suis endormi", rapporte la gendarme qui a auditionné le garçonnet, rapporte Bfmtv. Le témoignage Louis Jubillar est un des piliers de l'accusation.
Les cris d'effroi entendus dans la nuit
Deux voisines, situées à environ 150 mètres du domicile, ont affirmé avoir entendu vers 23 heures des "cris de peur et d'effroi d'une femme", suivis d'un silence total. Une heure compatible avec le scénario d'une altercation mortelle avancée par l'accusation.
Les lunettes brisées sous le canapé
La paire de lunettes de Delphine Jubillar, qu'elle portait en permanence, a été retrouvée cassée en trois morceaux près du canapé du salon. Pour les enquêteurs, les lunettes Delphine Jubillar brisées sont le signe d'une lutte violente qui se serait déroulée à cet endroit précis. Pour la défense, les lunettes étaient déjà cassées.
Le déplacement suspect de la voiture
Un voisin s'est dit “sûr à 100%”, selon les informations du Parisien, que la Peugeot 207 de Delphine n'était pas garée à sa place habituelle le matin de la disparition. Cet élément suggère que le véhicule aurait pu être utilisé dans la nuit pour transporter le corps.
Les "aveux" à son ex-compagne
Jennifer C., qui a entretenu une relation avec Cédric après la disparition, a affirmé aux enquêteurs qu'il lui aurait avoué le meurtre. “Il m’a avoué avoir tué sa femme, il m’a dit l’avoir étranglée chez eux sur le canapé, qu’elle ne s’y attendait pas et qu’elle a eu le temps de rien", rapporte Midi Libre.
Les contradictions et le comportement de l'accusé
Les versions de Cédric Jubillar sur son emploi du temps durant la nuit fatidique ont varié : il a tour à tour parlé de fumer un "pétard", d'un "café clope" puis d'une longue sortie des chiens. L'épisode de la machine à laver, lancée en pleine nuit pour seulement quatre chaussettes, a également renforcé les soupçons.