Procès du "surfeur mythomane" : Karim Braire lourdement condamné pour viols et tortures

Publié par Matthieu Chauvin
le 18/12/2025
Surfeur
Istock
La cour criminelle de Pau a rendu son verdict ce mardi : Karim Braire écope de 15 ans de réclusion pour viols et actes de barbarie sur son ex-femme. Au-delà de l'enfermement, la justice a prononcé le retrait total de son autorité parentale, mettant fin à 14 années d'emprise et de violences.

Le verdict est tombé tard ce mardi soir, mettant un terme à un procès glaçant. La cour criminelle des Pyrénées-Atlantiques a suivi la sévérité requise par l'avocat général en condamnant Karim Braire, surnommé le « surfeur mythomane », à une lourde peine. Planet fait le point sur une décision de justice qui tente de réparer des années de calvaire.

Une condamnation immédiate et sécuritaire

L'accusé, qui comparaissait pour des faits gravissimes commis sur son ex-compagne et leurs enfants, a été reconnu coupable de l'ensemble des chefs d'accusation. La peine de prison de Karim Braire, le « surfeur mythomane », a été fixée à 15 ans de réclusion criminelle. Cette sanction est assortie d'une mesure de sûreté de 10 ans, garantissant qu'aucune libération anticipée ne pourra intervenir avant cette échéance, ainsi qu'un suivi sociojudiciaire de 7 ans avec injonction de soins.

Face aux juges, l'homme de 38 ans a maintenu une ligne de défense basée sur la dénégation, ne reconnaissant qu'une gifle et qualifiant le reste d'accusations « mensongères », rapporte La République des Pyrénées. Une posture qui n'a pas convaincu la cour, confrontée aux preuves accablantes de la condamnation de Karim Braire pour viols et tortures, ainsi que pour des actes de barbarie. L'avocat général, Marc Mariée, avait d'ailleurs requis 18 ans de prison, qualifiant l'accusé d'individu « éminemment dangereux ».

La fin de 14 ans de terreur

Derrière l'image publique d'une gloire du surf — dont la vie fantasmée avait même inspiré le film La Source en 2019 — se cachait une réalité domestique terrifiante. Les débats ont permis de décrypter avec précision le mécanisme de l'emprise conjugale dans l'affaire Braire, caractérisé par un contrôle coercitif permanent. La victime a décrit une violence quotidienne, faite d'humiliations et de coups, systématiquement « contrebalancée par les promesses et les déclarations d'amour », précise TV5 Monde.

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Le point de rupture a été atteint fin 2022, lors d'un séjour au Maroc. L'ex-compagne y a subi un véritable calvaire : séquestrée une semaine au sous-sol, frappée à coups de câble électrique et violée. Elle a expliqué à la barre s'être « vue mourir », ne trouvant son salut que dans la fuite par « instinct de survie ». Face à ce récit, l'avocat général a tenu à affirmer solennellement à la victime : « Je vous crois, je vous crois totalement ! ».

Une rupture familiale définitive

Au-delà de la peine privative de liberté, la cour a prononcé une sanction civile majeure : le retrait total d'autorité parentale suite aux violences. Cette décision coupe tout lien décisionnel légal entre le père et ses enfants, une mesure de protection indispensable selon les parties civiles pour permettre aux victimes de se reconstruire. Cette sanction s'ajoute à la compréhension de la signification d'une période de sûreté de 10 ans, qui vise à protéger la société et la famille d'une récidive potentielle durant une longue période.

Pour de nombreux observateurs, la rapidité et la fermeté du verdict illustrent l'efficacité des nouvelles juridictions. Pour ceux qui se demandent qu'est-ce qu'une cour criminelle en France pour un procès de ce type, il s'agit d'une formation de jugement composée uniquement de magistrats professionnels, sans jury populaire, conçue pour désengorger les Assises tout en traitant des crimes punis de 15 à 20 ans de prison. Karim Braire dispose désormais de dix jours pour faire appel.

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