Procès Jubillar : ces éléments accablants sur lesquels s’appuie l’accusation

Publié par Alice Ernult
le 22/09/2025
Procès Jubillar
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Le procès de Cédric Jubillar s’ouvre ce lundi devant la cour d’assises du Tarn, près de cinq ans après la disparition de son épouse Delphine. Une affaire complexe, marquée par l'absence de corps, de scène de crime et d’aveux.
 

Delphine Jubillar, infirmière de nuit et mère de deux enfants, s’est volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines dans le Tarn. Malgré des recherches massives, son corps n’a jamais été retrouvé. Son mari Cédric, aujourd’hui âgé de 38 ans, est le dernier à l’avoir vue vivante.

Considéré comme le principal suspect dans la disparition de Delphine, il comparait pour meurtre devant les assises du Tarn à partir de ce lundi 22 septembre à Albi. Le procès doit durer quatre semaines. Aucun témoin, aucune scène de crime, pas de preuves matérielles décisives : l’affaire repose sur un faisceau d’indices que l’accusation juge graves et concordants.

Une défense qui dénonce un acharnement

Cédric Jubillar continue de nier toute implication. Ses avocats dénoncent une enquête orientée, un dossier vide et une erreur judiciaire. Pourtant, la justice estime que l’hypothèse d’un féminicide, dans un contexte de séparation difficile, reste la seule plausible à ce jour.

Des dizaines de témoins et d’experts vont se succéder à la barre. La pression est immense : pour la famille de Delphine, pour les enfants du couple, et pour une opinion publique captivée depuis cinq ans. Ce procès hors norme devra faire la lumière sur une disparition toujours inexpliquée.

Voici les éléments à charge contre Cédric Jubillar, considéré comme des indices graves ou concordants et sur lesquels s’appuie l’accusation, malgré l’absence de corps et d’aveux.

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Un contexte conjugal très conflictuel

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Dispute
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Delphine Jubillar s’apprêtait à quitter son mari : elle avait un amant, échangeait avec lui de nombreux messages jusqu’à la veille de sa disparition, et préparait un déménagement. Des documents retrouvés dans la maison montrent qu’elle prévoyait une garde alternée pour les enfants et qu’elle cherchait un nouveau logement. Ce contexte de séparation est fréquemment à l’origine de féminicides, ce qui en fait un mobile sérieux aux yeux des enquêteurs.

Des menaces de mort claires et répétées

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Homme
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Plusieurs proches ont rapporté que Cédric avait proféré des menaces très précises à l’encontre de sa femme. Il aurait dit : “Je vais la tuer, je vais l’enterrer, personne ne la retrouvera”, ou encore : “J’ai envie de l’enterrer”. Ces paroles ont été rapportées notamment par sa propre mère et un ami, quelques jours seulement avant la disparition. L’accusation estime qu’il ne s’agissait pas de simples paroles en l’air, mais d’un passage à l’acte prémédité.

Une violente dispute dans la nuit de la disparition

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Dispute
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Le fils du couple, Louis, alors âgé de 6 ans, a raconté avoir entendu une dispute entre ses parents dans la soirée du 15 décembre 2020, peu avant 23h. Il aurait vu ses parents s’empoigner dans le salon. Ce témoignage a été jugé crédible par les enquêteurs et confirmé lors de la reconstitution. Il contredit la version de Cédric, qui affirme s’être couché tôt et ne pas s’être levé.

Des cris de femme entendus par des voisines

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Voisine
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Deux voisines, situées à proximité du domicile, ont déclaré avoir entendu des cris de femme vers 23h, accompagnés d’aboiements de chiens. Selon elles, les cris semblaient étouffés et exprimaient une détresse intense, comme si la personne avait du mal à respirer. Les tests effectués lors de la reconstitution ont démontré qu’il était possible d’entendre de tels cris depuis leurs maisons, ce qui renforce la crédibilité de leurs témoignages.

Un téléphone éteint volontairement pendant près de six heures

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Le téléphone de Cédric Jubillar a été éteint à 22h08 et rallumé à 3h53, soit peu avant son appel à la gendarmerie à 4h09. Cette coupure volontaire est inhabituelle chez lui. Elle pourrait indiquer une volonté de ne pas être localisé durant un créneau horaire crucial, ce que les enquêteurs considèrent comme suspect.

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Les lunettes de Delphine retrouvées cassées

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Lunettes cassées
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Les lunettes de Delphine ont été retrouvées brisées en trois morceaux. D’après les experts, une simple chute ne peut expliquer un tel niveau de casse. Louis, leur fils, a indiqué que sa mère portait ses lunettes ce soir-là. Cela laisse penser qu’un coup violent pourrait être à l’origine de leur détérioration.

La voiture déplacée dans la nuit

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Voiture
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La voiture de Delphine, garée la veille dans le sens de la montée comme à son habitude, a été retrouvée le matin du 16 décembre dans le sens opposé. Des traces de condensation ont été relevées sur les vitres, ce qui peut indiquer qu’une personne s’y est trouvée durant la nuit. Ces éléments laissent penser que le véhicule a pu être utilisé après sa disparition.

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