Un ami de Cédric Jubillar évoque le comportement du suspect "trois jours avant que Delphine disparaisse"

Publié par Alice Ernult
le 15/09/2025
Témoignage
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À quelques jours du procès de Cédric Jubillar, un ami du principal suspect évoque des propos inquiétants tenus peu avant la disparition de Delphine. Un témoignage de plus qui alimente les zones d’ombre d’un dossier sans corps, sans aveu, et sans preuve formelle. Explications.
 

Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme Delphine, doit s’ouvrir lundi prochain devant la cour d’assises du Tarn à Albi. L’homme de 38 ans, peintre-plaquiste de profession, est soupçonné d’avoir tué son épouse en décembre 2020 à Cagnac-les-Mines. Delphine, infirmière de 33 ans et mère de ses deux enfants, n’a jamais été retrouvée. À l’approche du procès, plusieurs témoignages refont surface, dont celui, troublant, d’un ami  de Cédric Jubillar qui a pris la parole dans l’émission Sept à Huit présentée par Harry Roselmack sur TF1 dimanche soir. 

Ce dernier se remémore une scène survenue trois jours avant la disparition de Delphine. “Delphine n’était pas chez elle et il m’a demandé de rentrer du bois, ducoup je l’ai aidé”, raconte-t-il. “En discutant, on a bu un coup vite fait. On parlait de la maison, des murs, de la façade qui n’était pas refaite, tout ça. Il me disait, 'J’en ai marre, de toute façon, mon projet tombe à l’eau'” poursuit-il. 

“J’en ai marre… J’ai envie de la crever”

C’est alors qu’il aurait lâché une phrase glaçante : “Ça ne se passe pas bien avec Delphine. Ça me saoule, j’ai envie de tout casser”, aurait déclaré Cédric Jubillar. “Il était très énervé en parlant de sa relation avec sa femme. Et puis sur le coup de nerf, Cédric m’a dit 'J’ai envie de la crever'”.

Interrogé sur la portée de ces propos, l’ami nuance : “Il ne m’a pas regardé droit dans les yeux comme s’il allait le faire”. “Moi je dis c’est du Cédric craché de parler comme ça. C’est quelqu’un qui devient vulgaire rapidement”. Pour la défense de Cédric Jubillar, ce genre de déclaration ne constitue pas une preuve. “Ce sont des paroles qui ne valent pas grand-chose d’un point de vue criminologique”, estime Me Emmanuelle Franck, l'une de ses avocates. “On n’a jamais vu un criminel annoncer à l’avance son crime à tout le monde”.

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Un comportement "choqué mais pas effondré"

Le même témoin livre un autre souvenir marquant : un moment partagé devant la télévision, peu après la disparition de Delphine. “On faisait défiler les chaînes et on tombe sur un reportage sur lui. Ils incriminaient le mari, donc Cédric. Et je me suis demandé comment il faisait pour tenir”.

“Il n’a pas fait le Jonathann Daval, en larmes et tout ça”, confie-t-il. “Mais on voyait qu’il était impacté, choqué”. Cette attitude, qui a pu paraître froide voire distante aux yeux de certains, n’a pourtant pas surpris son ami. “Je savais qu’ils étaient en instance de divorce. J’ai compris pourquoi il ne s’était pas effondré. Je n’ai pas trouvé ça bizarre, j’ai trouvé sa réaction normale”.

Pour rappel, Jonathann Daval a été reconnu coupable du meurtre de sa femme Alexia en 2020, quelques semaines avant la disparition de Delphine. Il avait été condamné à 25 ans de prison, après avoir longuement nié les faits avant de passer aux aveux. Cédric Jubillar, lui, n’a jamais reconnu la moindre implication, et aucun corps, aucune preuve matérielle directe, n’ont à ce jour été découverts.

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