Cédric Jubillar : un ancien codétenu revient sur ses "débuts d'aveux"

“J'ai pété les plombs, je m'en suis débarrassé”. Dans le reportage "Procès Jubillar : l'heure de vérité ?" d’Envoyé spécial, Marco, ancien codétenu de Cédric Jubillar à la prison de Seysses, s’est exprimé à visage découvert pour la première fois. Il est revenu sur les "débuts d’aveux" que le principal suspect lui aurait fait concernant la disparition de Delphine Jubillar. 

Une scène qui s’est déroulée dans le quartier d’isolement de la prison de Seysses, en 2021.  Cédric Jubillar est alors incarcéré depuis juin pour le meurtre présumé de sa femme Delphine, disparue à Cagnac-les-Mines en décembre 2020. Marco, lui, est un ancien détenu au passé lourd, condamné à quinze ans de réclusion criminelle, désormais libre.

Les deux hommes, séparés par les murs de leurs cellules, échangent à voix basse. Marco explique que Cédric Jubillar s’est ouvert à lui, une nuit, sur ce qu’il se serait réellement passé le soir de la disparition. Selon lui, l’homme de 36 ans aurait découvert des messages envoyés par Delphine à son amant, avant de perdre le contrôle. "J’ai pété les plombs, je m’en suis débarrassé", lui aurait-il confié.

De longues discussions à travers les cloisons

Lorsqu’il est interrogé par les enquêteurs sur ces propos, Cédric Jubillar évoque un simple "humour noir", des "paroles en l’air" lancées dans un contexte carcéral sous haute tension. Une défense jugée peu crédible par le journaliste Ronan Folgoas, auteur du livre Le Mystère Jubillar, qui pointe une "coïncidence troublante" avec les conclusions de l’enquête.

Mais l’échange entre les deux hommes ne s’arrête pas là. Marco affirme que Cédric lui aurait ensuite posé des questions précises sur la dissimulation d’un corps, s’inquiétant notamment de la durée pendant laquelle une boîte enterrée pourrait rester introuvable, en cas d’inondation. Il évoque un terrain en pente, à proximité d’un "endroit brûlé", un détail qui mènera les enquêteurs à fouiller une zone près d’une ferme incendiée à Cagnac-les-Mines. Sans succès. 

Un témoinagne controversé

En effet, c’est suite aux révélations de Marco en septembre 2021 que les fouilles avaient été relancées dans le Tarn. Pourtant, le profil de cet ancien braqueur, décrit comme manipulateur par certains, intrigue. Pour les avocats de Cédric Jubillar, la justice "s’est fait berner". Mais pour l’instruction, son récit reste central.

À quelques jours de l’ouverture du procès, prévu le 22 septembre devant les assises du Tarn, ce témoignage pourrait peser lourd. Pour l’heure, le mystère autour de la disparition de Delphine Jubillar, reste entier.