Ce retraité de 86 ans a été verbalisé pour avoir recraché une feuille poussée par le vent dans sa bouche

Publié par Élise Carmin
le 15/12/2025
Retraité
Istock
L’histoire de Roy Marsh, un octogénaire britannique lourdement sanctionné pour avoir recraché une feuille soufflée par le vent, soulève une vague d’indignation et rouvre le débat sur le zèle des agents municipaux.

Cette mésaventure insolite et coûteuse illustre les dérives parfois absurdes de la lutte pour la propreté urbaine. Planet fait le point sur cette affaire qui fait grand bruit outre-Manche et vous détaille le montant exact de l'amende que vous risquez en France pour un simple crachat ou un petit déchet sur la voie publique.

Une sanction lourde pour un réflexe naturel

Tout commence dans le comté du Lincolnshire, au Royaume-Uni. Roy Marsh, un homme de 86 ans souffrant d’asthme sévère et de problèmes cardiaques, s'accorde une pause sur un banc pour reprendre son souffle. Comme le rapporte Le Parisien, une rafale de vent propulse alors un brin de roseau directement dans sa bouche. Par pur réflexe, l'octogénaire le recrache immédiatement au sol. C'est à cet instant précis que la situation dérape : des agents du East Lindsey District Council (ELDC) l'interpellent pour lui signifier qu'il vient de commettre une infraction.

L'histoire de ce retraité britannique amendé pour une feuille a rapidement fait le tour des médias et provoqué la colère des internautes. Le montant initial de la contravention s'élevait à 250 livres (environ 285 euros). Après une procédure de contestation, la somme a été réduite mais maintenue à 150 livres (soit 170 euros), un montant que M. Marsh a finalement dû régler pour clore le dossier.

La polémique sur le zèle des agents

Pour justifier cette sévérité, le conseil de district a invoqué la lutte stricte contre les « infractions environnementales » (environmental crime offences), assimilant ce rejet naturel à un abandon de déchets sur la voie publique. Une position vivement contestée par la famille de l'octogénaire qui dénonce un manque total de discernement. « Tout cela était inutile et disproportionné », a déploré Roy Marsh, cité par The Guardian (« All of this was unnecessary and disproportionate »).

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Sa fille critique ce qu'elle perçoit comme un harcèlement, évoquant une surveillance qui s'apparente à une verbalisation abusive pour incivilité et propreté urbaine. Elle rapporte d'ailleurs un second incident survenu quelques jours plus tard, où un agent aurait ostensiblement guetté son père alors que ce dernier sortait simplement un mouchoir pour s'essuyer le nez. Ce climat de suspicion illustre les tensions croissantes autour des politiques de tolérance zéro en matière de propreté.

Une infraction facturée 135 euros en France

Si cette affaire britannique semble extrême, la législation française n'est pas en reste concernant la salubrité publique. Dans l'Hexagone, l'article R634-2 du Code pénal régit strictement l'abandon d'objets ou de substances insalubres. Concrètement, une amende pour un crachat sur la voie publique en France est juridiquement possible et relève de la même catégorie que le jet de mégot ou de masque chirurgical.

Il s'agit d'une contravention de 4e classe. Le montant de l'amende pour un abandon de déchet en France est fixé forfaitairement à 135 euros. Cette somme peut être minorée à 90 euros si vous payez dans les délais, mais elle peut aussi grimper jusqu'à 750 euros si vous choisissez de contester l'infraction devant le tribunal de police sans succès.

Vigilance face aux règles de salubrité

Les municipalités françaises intensifient la chasse aux incivilités pour préserver le cadre de vie, et les agents assermentés patrouillent régulièrement dans les grandes villes. Il est donc crucial de connaître les conséquences d'un crachat dans un lieu public ou d'un détritus jeté négligemment, même s'il est biodégradable. Si le « zèle » observé au Royaume-Uni reste un cas particulier, l'appréciation de l'infraction en France dépend toujours du jugement de l'agent verbalisateur sur le moment.

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