Radars anti-portable et non-port de la ceinture : la Sécurité routière dément les sanctions dès 2026

Publié par Elise Laurent
le 11/12/2025
Radar
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L'annonce avait fait grand bruit : de nouveaux radars devaient verbaliser automatiquement l'usage du téléphone et le non-port de la ceinture dès 2026. Or, la direction de la Sécurité routière vient de nuancer fortement cette information. Planet vous explique pourquoi ce dispositif, pourtant budgété, ne sera pas immédiatement actif.
 

L'information a circulé à toute vitesse, inquiétant de nombreux automobilistes. Selon plusieurs sources médiatiques s'appuyant sur le budget 2025, l'année 2026 devait marquer un tournant répressif avec l'activation de radars capables de sanctionner, sans intervention humaine directe, des comportements dangereux comme l'oubli de la ceinture ou le smartphone au volant. Cependant, la réalité est plus nuancée.

Pas de verbalisation automatique l'an prochain

En effet, la Direction de la Sécurité routière (DSR) a tenu à rectifier le tir. La confusion règne depuis la publication des documents budgétaires de l'État. Le projet de loi de finances pour 2025, publié fin 2024, évoquait effectivement l'extension des contrôles automatisés. Pourtant, la Direction de la Sécurité routière a formellement démenti l'entrée en vigueur des amendes pour ces infractions spécifiques dès le 1er janvier 2026. Comme le rapporte Le Figaro, l'administration précise que si le budget permet d'acquérir le matériel, cela ne signifie pas que la machine à PV sera enclenchée immédiatement.

L'origine du malentendu provient du "Projet annuel de performances", un document annexé au budget, qui stipule que de "nouvelles infractions pourront être déployées". L'usage du conditionnel est ici capital. Il ne s'agit pas d'une promesse d'activation, mais d'une possibilité technique ouverte par le financement de 46,3 millions d'euros alloué à la modernisation du parc. Cette enveloppe servira bien au déploiement des radars nouvelle génération sur le territoire, mais leur fonction de verbalisation restera, dans un premier temps, en veille.

L'homologation : le véritable frein technique

Pourquoi posséder la technologie sans l'utiliser ? La réponse tient en un mot : la certification. C'est précisément l'homologation des radars anti-portable 2026 qui conditionne tout le calendrier et empêche une mise en service immédiate. Ces équipements de pointe, souvent des radars tourelles modernisés, s'appuient sur l'intelligence artificielle pour analyser les images de l'habitacle. Or, pour que l'État puisse légalement vous envoyer une amende, le système doit être infaillible.

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Le processus de certification est long et rigoureux. Il doit garantir la fiabilité des données enregistrées par les caméras haute définition et assurer que le traitement des images respecte scrupuleusement les libertés individuelles. C'est cette étape cruciale qui explique le report des sanctions de ces nouveaux radars à une date ultérieure, encore indéterminée. 

Cumul des infractions : ce qui vous attend à terme

Si le couperet ne tombera pas tout de suite, il convient de rester vigilant. Le budget alloué aux nouveaux radars 2025 confirme la volonté des pouvoirs publics de serrer la vis à moyen terme. Une fois la technologie validée, la note pourrait être très salée pour les contrevenants. Ces radars seront capables de détecter simultanément plusieurs fautes.

Le barème prévu est dissuasif : 135 euros d'amende et 3 points de retrait par infraction constatée. Le risque majeur réside dans le montant des amendes cumulables et la perte de points associée. En théorie, un conducteur surpris en excès de vitesse, téléphone à la main et sans ceinture pourrait perdre jusqu'à 8 points sur son permis en une seule fois. Le déploiement progressif des cabines va donc se poursuivre jusqu'en 2030, laissant aux conducteurs un délai de grâce avant l'activation réelle des sanctions.

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