Pourquoi ce fromage français très célèbre cartonne aux Etats-Unis

Publié par Matthieu Chauvin
le 12/12/2025
Brie
Istock
Face à une demande qui explose, le producteur d'un très célèbre fromage français a investi 60 millions d'euros au printemps dernier dans son usine sarthoise, pour augmenter la cadence dès 2026. Sa version "mini" est en effet devenue une star inattendue des régimes aux États-Unis, pays en lutte contre l'obésité. Ce malgré... les 25 % de matières grasses que le produit contient.
 

Ne vous fiez pas à la photo qui illustre cet article. Non, nous ne parlons pas du Brie de Meaux, mais d'une autre variété qui secoue le monde de l'agroalimentaire tricolore. Un célèbre fromage à la coque rouge en cire, connaît une seconde jeunesse de l'autre côté de l'Atlantique. Devenu un véritable phénomène de société aux États-Unis, le Mini Babybel oblige son propriétaire, le groupe Bel, à revoir sa stratégie industrielle en urgence.

Un engouement américain qui dépasse la France

Les chiffres donnent le tournis et marquent un tournant historique pour l'entreprise familiale. Les États-Unis sont officiellement devenus pour Babybel le premier marché mondial, détrônant la France, son pays natal, en 1977. Selon les données rapportées par La Croix, les USA absorbent désormais un tiers des volumes mondiaux de la marque.

Concrètement, cela représente 20 000 tonnes de fromages vendues annuellement chez l'Oncle Sam, contre seulement 8 000 tonnes dans l'Hexagone. "Les États-Unis sont devenus le premier pays consommateur de Mini Babybel", confirme Linda Neu, directrice de la marque, citée par le quotidien. Cette dynamique exceptionnelle se traduit par une croissance de +12 % en volume outre-Atlantique en 2024, tirant vers le haut la performance globale du groupe (+6 % au niveau mondial).

Le nouveau champion du snacking protéiné

Comment expliquer une telle frénésie ? Contrairement à la France où le produit cible les enfants, le positionnement du Babybel comme snacking sain aux États-Unis a séduit massivement les adultes. Dans un pays où l'obésité est un fléau et où les nouveaux traitements médicamenteux (type Ozempic ou Wegovy) modifient les habitudes alimentaires, le petit fromage est perçu comme l'allié idéal : une portion maîtrisée, pratique et riche en protéines.

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Le groupe a su saisir cette opportunité en adaptant son offre. En 2024, le lancement d'une version "hyperprotéinée" (contenant 20 % de protéines supplémentaires) et de déclinaisons aux goûts locaux comme le cheddar ou le monterey jack a dopé le volume de ventes du Mini Babybel. Ces innovations répondent parfaitement à la quête de "healthy snacking" (que l'on peut traduire par "en-cas" ou "grignotage" bon pour la santé !) des consommateurs américains, transformant le fromage à l'enveloppe de cire rouge en un indispensable des régimes modernes, nous apprend Le Progrès.

60 millions d'euros pour l'usine de la Sarthe

Pour ne pas risquer la rupture de stock face à cet appétit vorace, la réaction industrielle est immédiate. Le groupe Bel a réalisé un investissement à Sablé-sur-Sarthe de 60 millions d'euros pour augmenter ses capacités. Le site a été choisi pour sa réactivité, l'objectif étant d'aller le plus vite possible.

Ce financement permettra l'installation d'une nouvelle ligne de production de Babybel de 60 millions d'unités potentielles (en valeur d'investissement), qui devrait être opérationnelle d'ici la fin 2026 ou l'été de la même année, selon le Journal des Entreprises. En parallèle, le groupe prépare l'avenir sur le sol américain avec l'extension prévue de son usine de Brookings (Dakota du Sud) à l'horizon 2027. En attendant, c'est bien le savoir-faire français qui nourrira l'Amérique.

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