Affaire des eaux Perrier : les problèmes sanitaires continuent pour Nestlé Waters

L'affaire des eaux Perrier connaît un nouveau rebondissement. Selon une enquête menée par Radio France et France Info, le groupe Nestlé Waters, propriétaire de la marque, a été contraint par les autorités sanitaires de consigner une partie de sa production issue d'un de ses puits à Vergèze, dans le Gard. Deux forages permettant de capter le précieux liquide ont dû être fermés, "dont l’un du dimanche 23 novembre au vendredi 28 novembre" d'après les informations de nos confrères. Une nouvelle fois, une contamination bactérienne est à l'origine de ce coup d'arrêt.

Quatre millions de bouteilles bloquées ! 

La "cellule investigation" de Radio France a demandé des explications à Nestlé Waters sur cette nouvelle affaire. Le géant suisse de l'agroalimentaire a répondu avoir "détecté une anomalie dans l’une de ses analyses" et "suspendu temporairement un forage pour réaliser des analyses complémentaires." Quant au second puits fermé une semaine et qui a rouvert dès le 28 novembre, la cause serait "une panne de courant." Pour Nestlé Waters, "l’eau minérale naturelle Source Perrier peut être bue en toute sécurité." 

Or le média de service public a des raisons de douter de la version officielle : depuis que la préfecture du Gard a ordonné à Perrier en mai de cesser le processus de filtration à 0,2 micron, non conforme donc comme nous vous le rapportions, pour pouvoir continuer à bénéficier de l'appellation "eau de source naturelle", "27 épisodes de non-conformité liés à des 'écarts bactériologiques' ont été signalés par Nestlé aux autorités sanitaires, à la suite d’analyses d’autosurveillance" affirme Radio France. Ce qui lui a été confirmé par l'ARS d'Occitanie. 

Résultat : "2 415 palettes de bouteilles de Perrier restent encore bloquées par les autorités sanitaires. Chaque palette pouvant contenir jusqu’à 1 700 bouteilles, le nombre de bouteilles concernées est estimé à près de 4 millions" révèle cette enquête ! Car si les contaminations détectées peuvent être plus ou moins dangereuses pour la santé, il y a de quoi être inquiet pour le consommateur.

Bactéries dangereuses et matières fécales

Un épisode récent : le 3 septembre dernier, Perrier aurait détruit "des milliers de bouteilles" après une nouvelle contamination, notamment par la bactérie pseudomonas aeruginosa. Comme le décrit Le Manuel Merck, "Les infections à Pseudomonas aeruginosa s’étendent des infections externes mineures à des maladies graves, mettant en jeu le pronostic vital. Les infections apparaissent plus souvent et tendent à être plus graves'" chez les personnes fragiles. Mais d'où viennent ces bactéries ? Radio France pense avoir la réponse.

Actuellement, cinq autres incidents feraient l'objet d'analyses, deux concernant des bactéries pathogènes. "Le 22 septembre par exemple, des bactéries coli formes, indicatrices d’une contamination par des matières fécales, ont été détectées sur une ligne de production, c’est-à-dire possiblement dans les bouteilles. Le 20 novembre, ce sont, de nouveau, des bactéries pseudomonas aeruginosa, qui ont été découvertes, quelques jours seulement avant que cette même bactérie ne soit retrouvée lors d’un test effectué sur l’eau brute, c’est-à-dire directement sur l’eau des forages, celui arrêté le 23 novembre, suggérant que la contamination sur la ligne de production provient directement du puits."

Malgré cela, déplorent nos confrères, "les autorités de santé doivent remettre un rapport invitant le préfet à renouveler à Nestlé l’autorisation d’exploiter en eau minérale naturelle."