Nouveau procès en vue pour Nicolas Sarkozy dans l'affaire Takieddine
Ce mardi 16 décembre 2025, le Parquet national financier (PNF) a rendu son réquisitoire définitif. Il demande le renvoi devant le tribunal correctionnel de onze personnes, dont Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy, dans le dossier tentaculaire de la rétractation de l'intermédiaire Ziad Takieddine, révèle Le Figaro.
Des réquisitions lourdes pour le couple Sarkozy
Le PNF frappe fort dans ce dossier annexe, mais crucial, de l'affaire du financement libyen. Outre l'ancien président, la liste des personnes visées par le parquet inclut son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, ainsi que la "papesse des paparazzis", Mimi Marchand. Les chefs d'accusation retenus sont précis et particulièrement sévères. "Tous les trois encourent une peine maximale de dix ans de prison et 150 000 euros d'amende" d'après nos confrères.
Nicolas Sarkozy est visé pour "association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée" et "recel de subornation de témoin". De son côté, Carla Bruni-Sarkozy serait elle entendue uniquement pour le premier chef d'accusation. Si le juge d'instruction suit ces réquisitions, le procès de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Takieddine deviendra une réalité, exposant les coulisses d'une manœuvre présumée destinée à blanchir l'ex-président.
Comprendre la mécanique de la fausse rétractation
Pour saisir la gravité des faits reprochés, il faut remonter à l'origine de l'accusation. En 2012, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, décédé en septembre 2025, affirmait avoir remis des valises d'argent liquide au camp Sarkozy. Mais en novembre 2020, coup de théâtre : il opérait une volte-face spectaculaire dans une vidéo, affirmant que Nicolas Sarkozy n'avait rien touché.
La justice soupçonne que cette rétractation de Ziad Takieddine sur les 5 millions d'euros a été monnayée et orchestrée par l'entourage de l'ancien président pour faire s'effondrer l'instruction en cours. C'est ici qu'intervient la signification du recel de subornation de témoin : l'accusation reproche à Nicolas Sarkozy d'avoir, en connaissance de cause, bénéficié de ces manœuvres frauduleuses visant à tromper la justice. Selon les enquêteurs, cette opération portait même un nom de code évocateur : "Sauvez Sarko".
Un calendrier judiciaire sous haute tension
Il est important de noter que ce réquisitoire n'est pas encore un jugement. La décision finale d'ordonner ou non le procès appartient désormais aux juges d'instruction chargés du dossier. Nicolas Sarkozy et son épouse ont d'ailleurs multiplié les recours pour tenter d'annuler les poursuites.
Cependant, les conséquences des réquisitions du PNF pour Carla Bruni et son mari alourdissent considérablement l'atmosphère autour de l'ancien couple présidentiel. L'agenda de l'année à venir s'annonce particulièrement dense. En effet, le calendrier judiciaire de Nicolas Sarkozy en 2026 est déjà marqué par une échéance majeure : son procès en appel dans le dossier principal du financement libyen, qui doit s'ouvrir à partir du 16 mars 2026.