Retraites : l'Assemblée nationale gèle les pensions des ex-députés pour 2026
Dans un contexte de redressement des comptes publics où chaque euro compte, le Palais Bourbon a choisi d'envoyer un signal de exemplarité. Ce mercredi 10 décembre 2025, la plus haute instance collégiale de l'Assemblée a validé une mesure de rigueur qui tranche avec les habitudes de l'institution. Planet fait le point sur cette décision et ses conséquences concrètes pour les anciens élus.
Un consensus politique pour des économies immédiates
C'est un fait rare dans l'hémicycle : la décision a fait l'objet d'un vote à l'unanimité. Réuni ce mercredi, le Bureau de l'Assemblée nationale a acté le gel des pensions anciens députés 2026, validant ainsi une proposition directement issue de la questure. Les questeurs, ces députés chargés de la gestion financière et administrative de l'Assemblée, ont mis sur la table cette mesure d'effort collectif.
L'objectif affiché est clair : participer à la maîtrise des dépenses publiques. Selon les services de l'Assemblée, cette suspension de l'indexation permettra de réaliser une économie de 800 000 euros sur le budget de l'année à venir. Si cette somme peut paraître modeste au regard du budget global de l'État, elle représente une « contribution symbolique mais nécessaire » à l'effort de redressement, comme le souligne l'entourage de la présidence cité par l'AFP.
Comprendre la mécanique du gel des pensions
Pour saisir la portée de cette mesure, il faut rappeler le fonctionnement habituel du régime de retraite des anciens députés. En temps normal, la caisse autonome de l'Assemblée nationale applique une revalorisation annuelle des pensions, généralement calquée sur l'évolution du point d'indice de la fonction publique ou sur l'inflation, afin de maintenir le pouvoir d'achat des retraités parlementaires.
Cette année, la mécanique s'enraye volontairement. En décidant qu'il n'y aura pas de revalorisation des pensions de retraite parlementaires au 1er janvier 2026, le Bureau impose de fait une baisse du pouvoir d'achat réel des anciens élus, proportionnelle à l'inflation prévue. Cette décision du Bureau de l'Assemblée nationale sur les retraites s'inscrit dans une volonté de montrer que les élus, même honoraires, ne sont pas déconnectés des efforts demandés aux Français.
Les exceptions sociales à cette rigueur budgétaire
Si la rigueur est de mise, le Bureau a toutefois tenu à instaurer des garde-fous pour protéger les bénéficiaires les plus vulnérables du régime. La mesure de gel ne sera pas absolue et prévoit deux exceptions majeures.
Ainsi, les pensions d'invalidité et orphelins députés 2026 échapperont à ce gel. Concrètement, la non-revalorisation ne s'appliquera pas aux pensions versées au titre de l'invalidité, ni à celles destinées aux enfants d'anciens parlementaires décédés. Ces prestations continueront de suivre les règles d'indexation habituelles pour ne pas fragiliser ces publics spécifiques. Pour l'immense majorité des anciens députés retraités, en revanche, le montant perçu restera strictement identique à celui de 2025, malgré la hausse du coût de la vie.