Retraites : la piste d’un dégel partiel se précise

Publié par Suruthi Srikumar
le 17/11/2025
Retraites : la piste d’un dégel partiel se précise
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Jumeau Alexis/ABACA
La majorité sénatoriale examine le budget de la Sécurité sociale pour 2026 et envisage un gel des pensions de retraite, à l'exception des plus modestes.

L’examen du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a débuté ce mercredi 19 novembre au Sénat. Au cœur des débats, le déficit abyssal du texte transmis par l’Assemblée nationale et une mesure explosive : le gel partiel des pensions. Planet fait le point sur cette proposition qui pourrait impacter des millions de retraités.

Un déficit creusé à l’Assemblée nationale

Le texte qui arrive à la chambre haute affiche un déficit prévisionnel de près de 24 milliards d'euros, soit 7,5 milliards de plus que la version initiale du gouvernement, comme le rapporte Public Sénat. Cette aggravation est la conséquence directe du rejet par les députés de la mesure phare du gouvernement, qui prévoyait un gel général des pensions de retraite et des prestations sociales. Cette mesure, abandonnée, était censée générer 3,6 milliards d'euros d'économies selon les estimations.

La majorité sénatoriale veut cibler les plus aisés

Déterminée à "nettoyer" le texte, selon les termes rapportés par Les Échos, la majorité sénatoriale de droite et du centre entend ramener le déficit autour de 15 à 17,5 milliards d'euros. Pour y parvenir, elle remet sur la table le principe d'un gel partiel des pensions dans le cadre du PLFSS 2026, qualifié d'"effort exceptionnel pour réduire le déficit" par le rapporteur Vincent Delahaye. L'idée n'est pas de pénaliser tout le monde. 

Le plan des sénateurs prévoit de maintenir la revalorisation pour les petites retraites, avec un seuil de 1 400 euros bruts pour le dégel des retraites qui est régulièrement évoqué, d'après Capital. Les pensions supérieures, elles, verraient leur indexation sur l’inflation mise en pause.

Le gouvernement s’oriente vers un compromis

Après une première position ferme du Premier ministre, le gouvernement semble désormais s'aligner sur cette piste de ciblage. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a jugé qu'il serait "difficile d'imaginer qu'on puisse dégeler toutes les retraites", ouvrant la voie à une "contribution plus grande à l'effort national" pour les pensions les plus élevées, précise Le Parisien. "Pour l’instant, la position de principe, c’est le gel pour faire des économies. 

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Ensuite, nous sommes prêts à faire un geste pour les petites retraites", confie un sénateur de droite à nos confrères, rapporte Capital. "Il est évident, malgré le contexte, qu’on ne peut pas ne pas être attentif à ceux qui ont moins".

La position d'Amélie de Montchalin sur un gel ne touchant pas les pensions modestes conforte cette orientation. Concrètement, la revalorisation des petites retraites au Sénat pourrait concerner une large part des retraités. Selon des données de la Drees, près de 45,5% des bénéficiaires touchaient une pension inférieure à 1 400 euros. Le dégel des pensions de retraite en 2026 serait donc sélectif et socialement ciblé. 

Le sort de cette mesure dépendra toutefois de la suite de la navette parlementaire et de la Commission mixte paritaire qui tentera de trouver un compromis entre les deux chambres.

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