Rejet du gel des retraites : quelle augmentation de votre pension en 2026 ?
Les retraités étaient dans le viseur des trois gouvernements qui ont précédé l'actuel. Ceux de Michel Barnier, François Bayrou et... de Sébastien Lecornu, avant qu'il ne démissionne quelques heures après sa nomination, puis finisse par accepter de poursuivre la mission confiée par Emmanuel Macron : faire voter un budget pour 2026.
Mais le gouvernement désormais surnommé "Lecornu II" n'avait pas toujours pas abandonné l'idée de mettre à contribution nos ainés en intégrant dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) une "année blanche" dès janvier, ce qui impliquait un gel de la revalorisation des pensions (et d'autres aides de la CAF) à hauteur de l'inflation. Mais la gauche, a qui le Premier ministre a fait de nombreuses promesses pour éviter la censure, dont la suspension de la réforme des retraites, actée, ne l'entendait pas ainsi.
Le gel des retraites rejeté à l'Assemblée
Mercredi 12 novembre, les députés de gauche justement, mais aussi de l'alliance RN-UDR et même quelques autres du camp présidentiel, ont a une large majorité (308 voix contre, 99 voix pour) rejeté et le gel des pensions de retraites, et celui des aides de la CAF. Beaucoup se sont abstenus (à l'image de Gabriel Attal) pour montrer leur désaccord avec ce rejet annoncé, tout en souhaitant que les débats se poursuivent en évitant la censure.
Jeudi 13, c'est un nouvelle proposition qui a été rejetée : celle de supprimer l'abattement fiscal de 10 % sur les pensions pour le remplacer par un plafond de 2 000 euros. Mais le sujet ici, c'est bien celui de la revalorisation à laquelle auront finalement droit tous les retraités dès le 1er janvier 2026. Elle aura bien lieu, mais que va-t-elle changer financièrement parlant pour les 17 millions de personnes concernées, et des poussières ?
Une revalorisation minimaliste en 2026
Tout n'est pas joué, car l'amendement doit encore passer devant le Sénat, voire l'Assemblée en dernière lecture rappelle MoneyVox. Cette revalorisation, si elle passe ces épreuves (si ce n'est pas le cas l'indexation se fera par défaut comme en 2025), concernera le régime de base (Cnav et Carsat), la complémentaire du privé Agirc-Arrco étant elle bien gelée, faute d'accord entre patronat et partenaires sociaux.
L'année dernière, faute de budget à la fin de l'année donc, l'indexation sur l'inflation s'était faite par défaut, à un niveau supérieur que ce qu'avait calculé le gouvernement par rapport aux prévisions de l'Insee : 2,2 %. Au premier janvier 2026, la revalorisation sera bien inférieure. Toujours selon l'Insee, cette inflation pour l'année 2025 sera d'environ 1 %. C'est aussi ce qui est indiqué dans le rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale publié fin octobre.
1 % : un gain concret mais très limité
MoneyVox a réalisé plusieurs simulations qui montrent à que point cette revalorisation sera peu impactante sur le pouvoir d'achat des retraités. La première est basée sur la pension moyenne de 1 692 euros en 2025, "en net, après CSG et CRDS", comme calculée par la Drees (Les retraités et les retraites), les autres sur une pension de 1 500 euros, une à peine supérieure au minimum vieillesse (ASPA) et une dernière jugée confortable :
- avec 1 % de revalorisation, la pension moyenne passerait (complémentaire Agirc-Arrco comprise) de 1 692 euros par mois à 1 703 euros, soit une augmentation de 9 euros seulement ;
- avec 1 % de revalorisation, la pension de 1 500 euros par mois passerait (complémentaire Agirc-Arrco comprise) à 1 510 euros par mois, soit une augmentation de 10 euros seulement ;
- avec 1 % de revalorisation, la pension de 1 100 euros par mois à peine supérieure à l'ASPA passerait (complémentaire Agirc-Arrco comprise) à 1 108 euros par mois, soit une augmentation de 8 euros seulement ;
- avec 1 % de revalorisation, la pension confortable de 2 500 euros par mois passerait (complémentaire Agirc-Arrco comprise) à 2 513 euros par mois, soit une augmentation de 13 euros seulement.
Des gains jugés insuffisants par de nombreuses associations de retraités, qui estiment que ce taux ne compensera pas la hausse réelle du coût de la vie sur des postes de dépenses essentiels comme l'énergie ou l'alimentation.