Impôts 2026 pour les retraités : vers un crédit d'impôt EHPAD et le maintien de l'abattement fiscal ?
C’est un automne fiscal particulièrement mouvementé qui s'achève. Les débats autour du budget 2026 ont cristallisé de nombreuses inquiétudes, notamment chez les seniors, soucieux de préserver un pouvoir d'achat souvent fragilisé par l'inflation. Alors que les arbitrages finaux sont en passe d'être rendus, deux mesures phares ressortent des débats et pourraient changer la donne pour des millions de foyers fiscaux. Planet décrypte pour vous ces nouveautés qui s'appliqueront, sauf coup de théâtre législatif de dernière minute, sur l'impôt 2026 calculé sur vos revenus de 2025.
Un crédit d'impôt pour les EHPAD
C'est incontestablement la mesure sociale la plus marquante de ce budget. Jusqu'à présent, les résidents en EHPAD bénéficiaient d'une réduction d'impôt. Ce mécanisme avait un défaut majeur : il ne profitait qu'aux foyers qui payaient déjà de l'impôt. Les retraités aux revenus modestes, non imposables, ne touchaient aucune aide fiscale pour leurs frais d'hébergement.
Les députés ont adopté en première lecture un amendement qui transforme cette situation pour l'étendre en un crédit d'impôt "universel". Concrètement, si vous êtes non-imposable, le Trésor public vous fera un chèque (ou un virement) correspondant au montant de l'avantage fiscal. C'est un gain direct de pouvoir d'achat.
Selon les informations de Légifiscal, le dispositif conserve les modalités de l'ancienne réduction. Il couvrira 25 % des dépenses d'hébergement et de dépendance, dans la limite d'un plafond de 10 000 euros par personne et par an. L'avantage fiscal maximal s'élèvera donc à 2 500 euros. Cette mesure est présentée comme transitoire et s'appliquerait pour les années d'imposition 2026 et 2027.
L'abattement de 10 % sur les pensions finalement préservé
La mesure était redoutée par de nombreuses associations de retraités, mais elle a finalement été écartée. L'Assemblée nationale a largement rejeté la proposition du gouvernement visant à remplacer l'abattement de 10 % par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Le gouvernement justifiait ce projet par une volonté d'équité, arguant que le système actuel profitait davantage aux pensions les plus élevées.
La conséquence de ce vote, rapporté notamment par LCP, est donc claire : le maintien de l'abattement de 10 % sur les pensions de retraite est acté. Plafonné à 4 399 euros par foyer fiscal, il continuera de s'appliquer. Par ailleurs, la proposition de suppression de l'abattement spécifique pour les plus de 65 ans modestes, prévue dans le PLF 2026, a été abandonnée avec le reste de la réforme, préservant ainsi un autre avantage fiscal important pour les seniors aux revenus les plus faibles.
Gel du barème de l'impôt et risque d'augmentation
Si les mesures précédentes constituent des nouvelles plutôt favorables, un autre point du budget pourrait peser sur le pouvoir d'achat. Le gouvernement a en effet confirmé le gel du barème de l'impôt sur le revenu. Concrètement, les tranches d'imposition ne seront pas revalorisées pour tenir compte de l'inflation. Si les pensions de retraite augmentent en 2025, de nombreux retraités pourraient ainsi voir leur revenu imposable basculer dans une tranche supérieure, et donc payer plus d'impôts sans pour autant avoir gagné en pouvoir d'achat.
Exemple : Un léger dépassement du seuil pourrait faire passer votre taux de CSG de 3,8 % (taux réduit) à 6,6 % (taux médian), voire de 6,6 % à 8,3 % (taux normal). Une augmentation qui pèserait immédiatement sur la pension nette versée chaque mois.
L'année 2026 s'annonce donc contrastée. Si les acquis sont préservés (abattement) et certains droits étendus (crédit d'impôt EHPAD), la non-indexation des barèmes demandera une vigilance particulière lors de votre prochaine déclaration.