Pensions de retraite : le Sénat vote pour réduire drastiquement l'avantage fiscal de 10%
Dans le cadre de l'examen du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2026, la chambre haute a rétabli un amendement controversé, après le rejet du texte en première lecture à l'Assemblée nationale. Cette proposition vise à abaisser le plafond de l'avantage fiscal de 4 399 euros actuellement en vigueur à 2 500 euros par foyer fiscal. Planet.fr décrypte les enjeux de cette mesure, qui sont les retraités concernés et quelles pourraient être les suites de ce bras de fer parlementaire.
Un plafond drastiquement abaissé par le Sénat
L'objectif affiché par le Sénat est clair : faire participer les retraités les plus aisés à l'effort budgétaire, sans pénaliser les pensions les plus modestes. En conservant le principe d'un abattement proportionnel de 10 %, les sénateurs estiment leur proposition plus juste que celle initialement portée par le Gouvernement. Pour rappel, l'exécutif souhaitait remplacer ce système par un forfait fixe de 2 000 euros par retraité, soit 4 000 euros pour un couple, ce qui, selon le rapporteur général du Sénat Jean-François Husson, risquait "de créer des gagnants et des perdants".
La proposition du Sénat, en ne touchant qu'au plafond de l'abattement fiscal pour la retraite en 2026, cible donc une population spécifique. Selon Public Sénat, cette mesure s'inscrit dans une volonté de la majorité sénatoriale de réécrire le budget pour y imprimer sa propre marque, notamment sur la fiscalité.
Qui est réellement concerné par ce changement ?
Actuellement, le mécanisme d'abattement, prévu par l'article 158 du Code général des impôts, permet à tous les retraités de déduire forfaitairement 10 % de leurs pensions imposables. Cette déduction est encadrée par un plancher de 450 euros par personne et un plafond de 4 399 euros par foyer. Cet avantage maximal bénéficie aujourd'hui aux couples dont les pensions annuelles brutes dépassent 43 990 euros.
Avec un plafond abaissé à 2 500 euros, la réduction de l'abattement de 10% sur les pensions ciblent directement ces foyers. La perte maximale de déduction s'élèverait à 1 899 euros par an. Cette nouvelle imposition des pensions de retraite toucherait donc les foyers percevant des revenus confortables.
Une mesure encore incertaine, quelles conséquences à prévoir ?
Le vote du Sénat n'est qu'une étape de la navette parlementaire. Le texte doit désormais retourner à l'Assemblée nationale, qui aura le dernier mot et pourra décider de conserver, modifier ou supprimer cet amendement. Si la mesure était adoptée en l'état, elle s'appliquerait à l'imposition des revenus de l'année 2026, déclarés au printemps 2027.
Pour anticiper le calcul de votre impôt sur le revenu des retraités en 2026, il faut donc surveiller l'issue des débats. Un sénateur a estimé l'impact à "environ 8 euros par mois" pour un foyer médian, mais la perte serait bien plus importante pour ceux bénéficiant aujourd'hui de l'abattement maximal. Surtout, l'impact sur les retraités ne se limiterait pas à l'impôt : toute hausse du revenu imposable augmente mécaniquement le Revenu Fiscal de Référence (RFR), ce qui peut entraîner la perte d'autres aides sociales ou exonérations fiscales qui en dépendent.