PER : faut-il choisir la rente ou le capital au moment de la retraite ?

Publié par Elise Laurent
le 12/12/2025
Retraite
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Introduit par la loi Pacte, le Plan Épargne Retraite offre une flexibilité inédite au moment du départ, mais le choix entre capital et rente dépendra surtout de votre stratégie fiscale passée.
 

Depuis l'entrée en vigueur de la loi Pacte de 2019, l'épargne retraite a changé de visage. Fini le temps où l'argent était quasi-systématiquement bloqué jusqu'à la fin de vos jours sous forme de rente. Désormais, le Plan Épargne Retraite (PER) offre une souplesse bienvenue, permettant aux épargnants de récupérer leurs fonds sous diverses formes une fois l'âge légal atteint. Cependant, cette liberté s'accompagne d'une complexité fiscale qu'il ne faut pas négliger. 

Une liberté de choix au moment du départ

La grande révolution du PER réside dans le timing de la décision. Contrairement aux anciens contrats comme le Madelin ou le PERP, vous n'avez pas à figer votre stratégie lors de la souscription. Le choix du mode de sortie s'effectue uniquement au moment de la liquidation des droits à la retraite.

Cette flexibilité permet d'adapter la sortie à votre situation financière réelle le moment venu. Toutefois, une exception demeure : comme le rappelle Agipi, les sommes issues des versements obligatoires sur un PER d'entreprise (PERO) doivent impérativement être liquidées sous forme de rente. Pour le reste, c'est à vous de décider.

Trois options pour récupérer votre épargne

Pour débloquer les fonds accumulés, trois voies s'offrent à vous, chacune répondant à des besoins patrimoniaux différents. La première est la sortie en rente viagère d'un PER. Elle garantit un revenu régulier jusqu'au décès, dont le montant dépend de votre espérance de vie au moment du départ. Pour protéger vos proches, il est souvent possible d'activer une option de réversion de la rente viagère, permettant au conjoint survivant de percevoir une partie de cette rente, bien que cela réduise le montant initial versé.

La seconde option est la sortie en capital. Vous pouvez retirer l'intégralité de la somme en une fois pour financer un projet ou investir ailleurs. Pour éviter une imposition trop brutale une seule année, de nombreux experts recommandent de choisir la sortie en capital fractionné pour votre PER. Cela permet d'étaler les retraits et d'adoucir la fiscalité.

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Enfin, le dénouement mixte permet de couper la poire en deux : récupérer une partie en capital pour des besoins immédiats et transformer le reste en rente pour assurer un complément de revenu pérenne.

La fiscalité : le piège à anticiper

C'est ici que l'équation se corse. La fiscalité du PER en capital et en rente est directement liée à l'avantage fiscal dont vous avez bénéficié (ou non) lors de vos versements. Si vous avez opté pour la déduction des versements PER et l'imposition à la retraite, l'État récupère sa mise à la sortie. En cas de sortie en capital, le montant correspondant aux versements est taxé au barème progressif de l'impôt sur le revenu, tandis que les gains subissent le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %.

À l'inverse, si vous avez renoncé à la déduction fiscale à l'entrée, vous êtes avantagé à la sortie. Le capital est exonéré d'impôt (seuls les gains sont taxés). Pour la rente, c'est la différence entre RVTG et RVTO sur le PER qu'il faut comprendre : si vos versements n'ont pas été déduits, vous bénéficiez du régime favorable des Rentes Viagères à Titre Onéreux (RVTO). Cela signifie qu'une grande partie de la rente échappe à l'impôt grâce à un abattement lié à l'âge : 70 % d'abattement si vous avez plus de 69 ans au moment du premier versement, précise le site economie.gouv.fr.

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