Budget 2026 : retraites gelées, impôts, aides sociales… combien vous coûtera l’année blanche ?
Présenté ce mardi 14 octobre en Conseil des ministres, le projet de budget pour 2026 annonce une "année blanche" pour les ménages : retraites, impôt sur le revenu, allocations… tout est gelé. Un dispositif qui reprend, quasiment mot pour mot, le projet déjà évoqué mi-juillet par François Bayrou, son prédécesseur qui n’aura pas fait long feu. Une mesure qui devrait rapporter plusieurs milliards à l’État et à la Sécurité sociale, mais qui pèsera sur le pouvoir d’achat des Français.
Gel des retraites : 3,6 milliards d’euros d’économies
Selon l’article 44 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, “le maintien des prestations sociales, y compris pensions de retraite, à leur niveau de 2025 permettra une économie de 3,6 milliards d’euros, dont 2,5 milliards pour la Sécurité sociale et 1,1 milliard pour l’État”, rapporte MoneyVox. Concrètement, les pensions de base (Cnav, Carsat, SRE, MSA…) ne seront pas revalorisées au 1er janvier 2026.
Ce gel rompt avec la formule habituelle de calcul, basée sur l’inflation. En l’absence de gel, les retraites auraient dû augmenter d’environ 1 %, selon les estimations du média spécialisé, correspondant à l’inflation moyenne sur douze mois. Les retraites complémentaires, elles, ne sont pas concernées puisque l’Agirc-Arrco continue d’appliquer ses propres règles de revalorisation.
Impôt sur le revenu, prestations sociales : un barème figé
Au sein de son annonce, on retrouve également le gel du barème de l’impôt sur le revenu. Une décision confirmée par le projet de loi de finances, qui "devrait rapporter 1,9 milliard d’euros à l’État", selon le Haut Conseil des finances publiques (HCFP). "Cette indexation est censée vous éviter une hausse d'impôt si vos revenus progressent au même rythme de l'inflation", indique Money Vox. De ce fait, si vos revenus augmentent en 2025, vous risquez de payer davantage d’impôts, même sans changement de tranche.
Le gel ne concerne pas uniquement les retraites ou les impôts. Puisque les allocations familiales, le RSA ou encore la prime d’activité ne seront pas revalorisés non plus au 1er avril 2026.
31 milliards d’économies attendus
Le Haut Conseil des finances publiques juge les hypothèses économiques "optimistes". Le gouvernement table sur 1 % de croissance en 2026, alors que les mesures de gel pourraient peser sur la consommation. Au total, l’exécutif espère 17 milliards d’euros d’économies et 14 milliards de recettes supplémentaires, en grande partie issues du gel fiscal et social. Une stratégie qui fait grincer des dents.
Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, déplore que "maintenant tout le monde va faire semblant de ne pas avoir entendu que la suspension de la réforme a une limite fixée". "Ensuite, elle reprend son cours", insiste-t-il, rapporte Public Sénat. Et d’avertir : "Le pouvoir élu en 2027 pourrait rattraper le ‘retard’ ou toute autre réforme pire…". De son côté, Manuel Bompard s'est également exprimé, indiquant que "la proposition du Premier ministre revient à inscrire dans la loi le redémarrage de la réforme Borne au 1er janvier 2028". Quant à Marine Tondelier, elle pointe du doigt "une année blanche pour les retraites et les prestations sociales". Du côté de l’extrême droite, Jordan Bardella dénonce qu’à "l’Assemblée nationale, des Républicains au PS, c’est l’amicale des sauveurs d’Emmanuel Macron qui se succède à la tribune".
Pour l'heure, le gouvernement table sur une réduction du déficit à 4,7% du PIB l'an prochain.