Année blanche 2026 : quel impact potentiel sur vos impôts et votre retraite ?

Publié par Nina Parage
le 09/07/2025
François Bayrou à l'assemblée
Adobe Stock
Photographe : Lafargue Raphael/ABACA
Face à un déficit qui se creuse, l’exécutif envisage une "année blanche" en 2026. Objectif : freiner la dépense publique. Retraites, impôts, prestations… quels impacts sur votre budget ? Décryptage.

Comment réaliser 40 milliards d’euros d’économie ? Si vous avez des pistes, nos politiques sont preneurs. En attendant, une idée revient fréquemment dans le débat public en ce moment : une année blanche, en 2026. Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie, et comment cette année se traduirait sur votre porte-monnaie ?

Une année blanche budgétaire et fiscale, c'est-à-dire ?

En temps normal, les prestations sociales et les retraites sont revalorisées chaque année en fonction de l’inflation, pour préserver le pouvoir d’achat. Une année blanche consisterait à geler ces revalorisations en 2026, maintenant ainsi au niveau de 2025 des aides comme le RSA, les APL, les allocations familiales ou encore les pensions de retraite, afin de contenir la dépense publique. Ce gel pourrait être total ou partiel, selon les arbitrages. Il pourrait aussi s’accompagner d’un gel des barèmes fiscaux, entraînant une hausse d’impôt pour certains ménages via un changement de tranche. D’autres leviers sont évoqués, comme le gel du point d’indice des fonctionnaires ou des dotations aux collectivités. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a reconnu que le périmètre exact restait à définir. Interrogé par nos confrères et consoeurs de FranceInfo, l'économiste Cyril Blesson estime qu'il pourrait y avoir un peu plus d’impôts à payer et un peu moins de prestations à recevoir.”

Année blanche : quelles conséquences sur la retraite ?

Vous l’aurez compris, dans le cadre d’une année blanche, les pensions de retraite ne seraient plus revalorisées pour suivre l’inflation en 2026. Cela reviendrait à geler leur montant au niveau de 2025, entraînant une perte de pouvoir d’achat pour des millions de retraités. Les plus modestes seraient les plus touchés, car le gel pèserait davantage sur les bas revenus en proportion de leur niveau de vie.

Année blanche : quelles conséquences sur les impôts ?

Une année blanche pourrait aussi inclure le gel du barème de l’impôt sur le revenu, c’est-à-dire l’absence de revalorisation des tranches fiscales face à l’inflation. Résultat : certains ménages paieraient plus d’impôts, et d’autres deviendraient imposables sans avoir vu leur pouvoir d’achat réel augmenter.

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Une mesure qui divise

Soutenue par plusieurs membres de la majorité, dont la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, elle est aussi jugée "sérieuse" par Gérard Larcher, président du Sénat. Le sénateur Michel Canévet va plus loin en plaidant pour un gel généralisé des prestations versées par l’État et la Sécurité sociale. Historiquement, le gel a déjà été utilisé sous les présidences Hollande et Macron.

Mais la mesure divise. L'économiste Mathieu Plane critique son absence de ciblage. À gauche, La France insoumise dénonce "la pire des méthodes". À l’extrême droite, le RN y voit un aveu d’échec politique. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, rejette un "one shot" inefficace face à une crise durable. Perçue comme austéritaire, cette option pourrait rallumer la contestation sociale, comme lors de la chute du gouvernement Barnier en 2024.

Finances : François Bayrou prendra la parole le 15 juillet

Invité de BFMTV le jeudi 3 juillet, François Bayrou, Premier ministre, a qualifié la situation des finances publiques de “danger extrême et a annoncé qu’il dévoilerait les grandes orientations du budget 2026 le 15 juillet prochain. Il a souligné que la France doit impérativement respecter l’objectif de réduction du déficit, qui s’est encore creusé selon la Cour des comptes. Pour cela, un “effort considérable” est d’ores et déjà engagé : des coupes en cours d’année et des réductions budgétaires seront appliquées. L’objectif affiché : stabiliser la dette d’ici 2029, avec un plan s’étalant sur quatre ans. Le Premier ministre a été clair : “Il n’y a qu’une option, c’est affronter courageusement la situation telle qu’elle est.” En espérant qu'il l'affronte avec un peu plus d'aplomb que lors de l'affaire Béttharram. Il ne dévoilera pas encore les mesures précises, mais a insisté sur le besoin de soutenir la production nationale, aujourd’hui 15 % inférieure à celle de nos voisins.

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