Nicolas Sarkozy : la facture de 3 180 euros qui agite Saint-Raphaël

Publié par Elise Laurent
le 12/12/2025
Saint-Raphaël
Istock
Illustration
Un vol de 30 minutes effectué par Nicolas Sarkozy en novembre 2024 entre Nice et Saint-Raphaël fait l'objet de vives révélations : payé 3 180 euros par la municipalité, ce trajet suscite la polémique malgré les justifications de remboursement avancées par la mairie.
 

En pleine promotion de son nouveau livre Le journal d’un prisonnier, Nicolas Sarkozy enchaîne les rencontres avec ses lecteurs. Après une séance dans une librairie du XVIᵉ arrondissement à Paris, l’ancien président poursuit sa tournée dans le sud, avec des dédicaces prévues à Cannes et Menton. Sur la Côte d’Azur, où il bénéficie d’un soutien fidèle, il doit également rencontrer le maire de Cannes, David Lisnard, en présence d’un adjoint au maire de Nice.

Nicolas Sarkozy se rend régulièrement sur la Côte d’Azur. Selon Le Canard enchaîné, il aurait payé une somme très élevée pour un trajet en hélicoptère entre Nice et Saint-Raphaël en novembre 2024.

3 180 euros pour un saut de puce

L'affaire remonte au 8 novembre 2024. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy est attendu à Saint-Raphaël pour participer aux "Rencontres de l'Avenir". Pour rallier la commune varoise depuis l'aéroport de Nice, l'ancien président, accompagné de deux personnes, emprunte un hélicoptère. Ce vol, d'une durée d'à peine trente minutes, a été facturé 3 180 euros TTC à la mairie de Saint-Raphaël.

Ce montant a rapidement interpellé Le Canard enchaîné, qui a dévoilé l'affaire il y a quelques mois. L'hebdomadaire satirique souligne le ratio impressionnant de ce déplacement : environ 47 euros du kilomètre. Une somme d'autant plus commentée que la distance par la route entre les deux villes n'est que de 73,9 kilomètres. En voiture, le trajet aurait pris environ une heure et quinze minutes, pour un coût estimé à une centaine d'euros en taxi ou VTC. 

Un impératif d'agenda plutôt qu'un caprice

Face à la polémique naissante, l'entourage de l'événement et la municipalité ont tenu à contextualiser ce choix logistique. Il ne s'agirait pas d'un confort superflu, mais d'une nécessité temporelle. Le maire de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier (LR), a expliqué que ce mode de transport était imposé par des "contraintes d'agenda strictes".

Vous avez aimé cet article ?

L'ancien président devait impérativement être à l'heure pour sa conférence, et le risque de bouchons sur la Côte d'Azur rendait le transfert routier trop incertain. C'est cette exigence de ponctualité qui constitue la principale justification de la dépense pour l'hélicoptère de Nicolas Sarkozy. L'événement des Rencontres de l'Avenir, est un rendez-vous littéraire et intellectuel d'envergure organisé par la société Astéres, dirigée par l'économiste Nicolas Bouzou, qui animait d'ailleurs l'échange avec l'ex-chef de l'État.

La mairie assure n'avoir rien déboursé

C'est le point central de la défense de la municipalité : le contribuable raphaëlois n'aurait pas payé un centime pour ce vol. Si la facture du vol en hélicoptère de Sarkozy a transité par la mairie de Saint-Raphaël, l'administration locale affirme qu'il s'agit d'une simple avance de trésorerie, prévue contractuellement et intégralement compensée.

Dans un communiqué réactif, la ville précise que le coût de 3 180 euros a été "intégralement couvert – et au-delà – par une redevance de 7 000 euros TTC". Cette somme correspond à une redevance de la société Astéres pour le déplacement de Nicolas Sarkozy et l'organisation globale, versée à la commune "en application d'un contrat formellement établi". Selon l'édile, il n'y a donc "ni opacité, ni avantage indu, ni irrégularité" dans cette opération comptable.

Une contre-attaque judiciaire immédiate

Loin de faire le dos rond, Frédéric Masquelier avait décidé de porter l'affaire sur le terrain judiciaire. Estimant que les articles de presse et les critiques de l'opposition portaient atteinte à l'image de la gestion municipale, il avait annoncé le lancement d'une procédure visant explicitement l'auteure des articles et ceux qui auraient "signalé abusivement l'affaire"

Google News Voir les commentaires