"Sales connes" : la vidéo polémique de Brigitte Macron
La séquence, filmée en coulisses, a rapidement enflammé le débat public. Face à l'ampleur de la controverse, l'entourage de la Première dame a été contraint de fournir des explications. Tout commence le samedi 7 décembre 2025 aux théâtre des Folies Bergère, à Paris. Pendant la représentation de l'humoriste Ary Abittan, quatre militantes masquées du collectif #NousToutes montent sur scène en scandant "Abittan violeur", provoquant l'interruption du spectacle.
Brigitte Macron au soutien de l'humoriste
Le lendemain, Brigitte Macron se rend en coulisses pour apporter son soutien à l'artiste, visiblement affecté. C'est dans ce contexte, alors qu'Ary Abittan exprime ses craintes, que la Première dame lâche la phrase qui va mettre le feu aux poudres : "S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors [...] Surtout des bandits masqués", a-t-elle déclaré. La vidéo, mise en ligne par Public (et retirée depuis), est diffusée le lundi 8 décembre, déclenchant immédiatement la polémique. De nombreuses féministes ont réagi sur les réseaux sociaux, optant pour la dérision comme vous pouvez le voir.
Attaqué, Ary Abittan a pourtant bénéficié d'un non-lieu
Pour comprendre l'action des militantes, il faut revenir sur le parcours judiciaire de l'humoriste. Mis en examen fin 2021 suite à une plainte pour viol sur une jeune femme de 24 ans, Ary Abittan, 51 ans, a finalement bénéficié d'un non-lieu en première instance, une décision confirmée en appel au début de l'année 2023. Pour les associations féministes, les conséquences d'un non-lieu pour viol ne signifient pas une innocence formellement établie, mais l'absence de charges suffisantes pour un renvoi devant un tribunal. C'est ce qui motive la poursuite de leur mobilisation.
Pour preuve, la réaction, rapportée par Le Parisien, de la réaction épidermique de la députée de La France insoumise Sarah Legrain sur son compte X (ex-Twitter) : "Brigitte Macron insulte les féministes mobilisées contre la programmation par les Folies Bergère de Bolloré d’Ary Abittan accusé de viol [...] Un non-lieu n’efface pas la parole et les ITT d’une femme."
Des réactions quasi unanimes
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #salesconnes a été massivement repris en soutien aux militantes. Plusieurs personnalités ont pris la parole, à l'image de l'actrice Judith Godrèche. Sa réaction aux propos de Brigitte Macron a été sans équivoque, publiant sur ses réseaux : "Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres" et partageant le hahstag.
Face au tollé provoqué par cette courte séquence, l'entourage de Brigitte Macron, concernant le collectif NousToutes, s'est justifié ainsi : cette phrase n'était pas une attaque contre la cause féministe, mais une "critique d’une méthode radicale" employée par des "activistes masqués" pour empêcher un artiste de jouer. Interrogée lundi soir sur BFM TV, l'ancienne porte-parole du gouvernement de Gabriel Attal, Prisca Thevenot, a toutefois reconnu : "Ce n'est pas élégant" de la part de l'épouse du président de la République.
Sur la même antenne, la patronne des écologistes Marine Tondelier s'est indignée : "Ces propos sont gravissimes, une Première Dame ne devrait pas dire ça." Libération retranscrit les réactions de François Hollande : "Même si on peut critiquer la forme, quand il s’agit de femmes qui luttent contre les violences faites aux femmes, on ne prononce pas des mots de cette façon."
Puis de Patrick Kanner : "On peut désapprouver les méthodes. Mais rien ne justifie d’insulter et de vouloir faire taire des militantes qui tentent de faire entendre la parole des femmes. Madame Macron doit s’excuser." Mais la polémique devrait vite passer, les commentateurs ayant d'autres chats à fouetter...