Polémique "sales connes" : Brigitte Macron présente ses excuses

Publié par Alice Ernult
le 16/12/2025
Prise de parole
Istock
Illustration
La Première dame a tenté d'éteindre l'incendie après ses propos polémiques, mais ses explications ont relancé la colère des associations.
 

La Première dame est sortie du silence. Une semaine après la polémique, Brigitte Macron a pris la parole pour présenter ses excuses suite à ses propos controversés tenus envers des militantes féministes qui avaient interrompu un spectacle de l’humoriste Ary Abittan. Si elle se dit "désolée" pour les "femmes victimes" qu'elle aurait pu blesser, sa justification sur le caractère privé de la conversation est loin de faire l'unanimité. 

Un soutien privé devenu incident public

Tout a commencé aux Folies Bergère le samedi 6 décembre dernier.  Quatre militantes du collectif féministe #NousToutes ont interrompu le spectacle de l’humoriste, portant des masques à son effigie et scandant "Abittan violeur". Mis en cause pour viol fin 2021, l’artiste a bénéficié d’un non-lieu à l’issue de l’instruction.

Le lendemain, Brigitte Macron et sa fille Tiphaine Auzière se rendent au spectacle de l'humoriste. Le spectacle ayant pris du retard, elle se rend en coulisses pour le soutenir. Brigitte Macron a d’abord demandé à l’humoriste comment il se sentait. "J’ai peur", a-t-il répondu. Elle lui a alors lancé : "S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors", avant d’ajouter : "surtout des bandits masqués".

Ces propos ont été capturés par le site people Public, qui a diffusé les images sur les réseaux sociaux. Et la vidéo est devenue virale, bien qu'elle ait été supprimée des réseaux sociaux du média quelques heures plus tard. 
 

Des regrets ciblés et une défense ferme

Il aura fallu dix jours pour que l'épouse du chef de l'État s'exprime. Dans une tentative d'apaisement, Brigitte Macron a présenté ses excuses pour le terme "sales connes", mais avec une nuance de taille. Elle s'est dite "désolée si j'ai blessé les femmes victimes, c'est à elles et à elles seules que je pense", auprès du média Brut

Vous avez aimé cet article ?

Si elle comprend que ses propos aient pu choquer, elle a toutefois précisé que ses mots n'étaient "absolument pas destinés à être publics". Interrogée par le média pour savoir si elle regrettait ses paroles, elle a répondu : "Je ne peux pas regretter. Je suis effectivement l’épouse du président de la République, mais je suis avant tout moi-même. Et donc quand je suis dans le privé je peux me lâcher de manière absolument pas adéquate".

"J’avais besoin de le rassurer, a-t-elle ajouté. Je l’ai rassuré certainement maladroitement mais je n’avais pas d’autres mots à ce moment-là".

Une indignation intacte et une menace judiciaire

Loin de clore le débat, cette sortie a jeté de l'huile sur le feu. Les réactions ont été virulentes, beaucoup jugeant la démarche maladroite. Sur la toile, comme le note Marie France, certains internautes estiment avoir "rarement vu des excuses encore plus insultantes que les insultes", reprochant à l'ancienne enseignante de ne pas s'adresser aux militantes féministes visées par le "sales connes" et les raisons de leur colère.

La députée Manon Aubry a, quant à elle, dénoncé des "excuses à demi-mots". Plus grave encore, l'affaire prend un tournant juridique. L'association Les Tricoteuses hystériques a confirmé le dépôt d'une plainte contre Brigitte Macron pour injure publique, estimant que le statut de l'épouse du Président ne l'exonère pas de ses responsabilités face à la loi.

Google News Voir les commentaires