Avant Jordan Bardella, ces autres politiques enfarinés ou entartés
Le raz de marée provoqué dans les sondages par une potentielle candidature de Jordan Bardella à la présidentielle de 2027 ne plait évidemment pas à tout le monde. Mais ce qui est arrivé au président du Rassemblement national mardi 25 novembre à Vesoul, en Haute-Saône, n'est peut-être pas motivé par une action militante. Les faits : alors que celui qui vient de publier son second ouvrage, intitulé Ce que veulent les Français, aux éditions Fayard, déambulait dans les allées de la foire de la Sainte-Catherine, il a été victime d'une agression... à la farine.
Jordan Bardella "enfariné" par un adolescent
La scène a été raconté par L'Est Républicain. Alors qu'il prenait "un bain de foule", Jordan Bardella s'est arrêté devant le stand de la Coordination rurale, un syndicat agricole. C'est alors qu'un adolescent, filmé par une amie, sans doute pour publier la vidéo sur les réseaux sociaux, l'a "enfariné", blanchissant sa chevelure et son costume jusqu'alors impeccable. L'auteur de "l'agression" a immédiatement été interpellé par la police et emmené au commissariat où il a été placé en garde à vue pour "outrage à personne chargée d’une mission de service public", le natif de Seine-Saint-Denis étant aussi député européen.
Jordan Bardella exfiltré par sécurité
Le président du RN lui, a été "longuement retenu par son service de sécurité, avant d'être exfiltré en voiture vers l'hôtel où une file d'attente de près de 200 m s'est constituée pour sa séance de dédicaces" rapporte le quotidien régional. Il a ensuite réagi, cité par nos confrères : "C’est un non-événement, un gamin de 16 ans, probablement un manque d’éducation des parents, qui a jeté de la farine sur les agriculteurs et sur moi-même pendant que je discutais avec des agriculteurs. Jean Moulin a fait mieux par le passé." La comparaison est osée, les raisons de l'acte de l'adolescent, scolarisé au lycée technique Belin de Vesoul, n'étant pas connues, même si on imagine qu'il a voulu faire "le buzz."
Nouvelle agression à l'oeuf samedi 29 novembre
Au moment où nous écrivions ces lignes, nous avons appris que Jordan Bardella avait été victime samedi 29 novembre d'une nouvelle agression lors d'une séance de dédicaces à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, comme le rapporte Cnews. Un individu se serait rué sur lui, lui jetant un oeuf. "L’homme aurait été aperçu quelques minutes plus tôt dans un cortège de militants antifascistes venus protester contre la venue de Jordan Bardella" d'après nos confrères. Le président du RN aurait à nouveau été exfiltré, avant de retourner rencontrer ses lecteurs.
La gendarmerie a confié au Figaro que le suspect, maîtrisé rapidement, serait âgé de 70 ans. Il a été place garde à vu pour "violence sur personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité." Plusieurs cadres du parti se sont exprimés sur X, comme Laure La Valette, ou Julien Odoul.
Cet "enfarinage" n'est pas une première : d'autres hommes politiques ont par le passé été victimes "d'entartages", de lancer d'oeufs, voire de gifles ! Retour en images sur ces petites humiliations publiques.
Nicolas Sarkozy : entarté
C'est peut-être la première "attaque" du genre (une première tentative sur Philippe Douste-Blazy avait échoué en 1995). En février 1997, Nicolas Sarkozy, alors député RPR des Hauts-de-Seine, et, bien sûr, maire de Neuilly-sur-Seine, est en visite à Bruxelles, au Palais des congrès. Il est victime d'un premier entartrage de la part d'une complice du "chef pâtissier", le Belge Noël Godin qui signait ses "farces" d'un "gloup gloup".
"Nicolas Sarkozy se réfugie alors dans un ascenseur mais il rencontre un nouvel entarteur à chaque étage. Après s’être finalement fait escorter jusqu’aux toilettes par des gardes du corps, il fait de nouveau face à une vingtaine de complices du Gloupier… Juste après avoir pu se débarbouiller. Recouvert de crème chantilly, le futur chef de l’Etat retourne se nettoyer et sera ensuite à nouveau la cible d’une tarte" écrivions-nous en 2018.
Sources : Canal Plus, L'Internaute
Jacques Delors : entarté
Le 29 avril 1997, alors qu'il donnait une conférence à l'IEP de Grenoble, Jacques Delors avait "été arrosé de mousse à raser et coiffé d'une tarte à la crème" racontait Patrick Chêne dans le JT de 13 heures de France 2 du lendemain. Ce par "un mystérieux comité anti-Maastricht." Ancien ministre de l'Economie et des finances sous François Mitterrand jusqu'en 1984, président de la Commission européenne pendant 10 ans (il est considéré comme le fondateur de l'UE) de 1985 à 1995 (année où il fit sensation en refusant de se présenter à la présidentielle pour le parti socialiste - Jacques Chirac sera élu), il avait déclaré suite à cette entartage que : "Ce geste était inadmissible et violent dans un pays paisible comme le nôtre." Il nous a quittés en 2023.
Sources : INA, France 2
Jean-Pierre Chevènement : entarté
Le 24 mars 2002, Jean-Pierre Chevènement, alors maire PS de Belfort et député du Territoire de Belfort est entarté par Noël Godin lui-même au Salon du livre à Paris, comme le montre le JT de 20 heures de France 2. Il portera plainte contre le trublion belge.
Sources : INA, France 2
François Bayrou : entarté
L'entartage de François Bayrou le 13 avril 2002 "par quatre jeunes sur un maché de Rennes", indiquait Françoise Laborde au JT de 13 heures de France 2 était une réponse à la célèbre gifle qu'il avait assénée à un adolescent à Strasbourg (aujourd'hui en prison...) à qui il avait ordonné : "Tu me fais pas les poches." Il avait bien pris son entartage : "L'incident n'est pas très grave. C’est plutôt le signe que la société française ne va pas très bien."
Sources : INA, France 2
Alain Juppé : entarté
En 2003, Le Monde écrivait : "Le président de l'UMP, Alain Juppé, a été victime d'un entartage, mercredi 19 mars, devant l'Institut d'études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence, où il venait de donner une conférence. L'entarteur, agissant au nom de l'AARRG (Apprentis agitateurs réseau résistance globale), créé en 2001, a pris la fuite." Alain Juppé était alors également député de la Gironde.
Ségolène Royal : entartée
Le 16 juin 2006, Jonathan Joly, un étudiant de 22 ans proche des mouvement anarchistes, avait visé Ségolène Royal, en visite à La Rochelle. Il avait toutefois fait preuve de raffinement puisqu'il lui avait envoyé une vraie tarte aux fraises (ou un framboisier). L'intéressé n'avait pas apprécié et porté plainte. Le jeune homme sera condamné à seulement 150 euros d''amende avec sursis. "Un acte humoristique" avait-il clamé.
Sources : INA, France 3
François Hollande : enfariné
Le 1er février 2012, alors que François Hollande, en campagne pour la présidentielle, doit prononcer un discours à l'ex-Fondation Abbé Pierre, une femme se lève et le recouvre littéralement de farine. Elle sera admise en psychiatrie. Prénommée Claire Seguin et alors âgée de 45 ans, elle avait déclaré sur LCP : "J’ai 45 ans et je suis en train d’être assassinée à Lille par les socialistes. Je suis à bout de ressources, parce que la loi n’est plus appliquée."
Sources : INA, France 3
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